News - 16.11.2017

Cybersécurité : Comment la Tunisie renforce son dispositif

Cyber sécurité : Comment la Tunisie renforce son dispositif

Le benchmark en la matière est plus qu’utile, indispensable. Quelles sont les expériences internationales et quels sont les droits comparés dans le domaine de la cyber sécurité ? Tel est le thème d’une table ronde ouverte jeudi à Tunis à l’initiative de la Présidence de la République en collaboration avec le Centre pour le contrôle démocratique des forces armes (DCAF). Deux jours durant, des experts tunisiens et internationaux s’emploient à partager leur savoir et leur expertise sur un "sujet aussi sensible, compliqué et complexe que la « sécurité de l’espace cybernétique", comme l’a indiqué le contre-amiral Kamel Akrout, Conseiller principal auprès du Président de la République pour la Sûreté nationale, en ouvrant les travaux.

« C’est un espace de paradoxes, en perpétuelle croissance, un espace où il est souvent impossible d’identifier les acteurs qui y opèrent, a-t-il ajouté. On ne sait rien sur eux, ni sur leurs identités, ni sur leurs nationalités, ni le lieu où ils se trouvent. Ils n’ont besoin ni de passeport, ni de visa pour se déplacer d’un pays à un autre. Ils n’ont pas besoin d’autorisation pour entrer dans nos maisons et être parmi nos enfants. Peut-on désormais parler de souveraineté ou même de données personnelles ? Toutes ces réflexions et questions ainsi bien d’autres seront au cœur de nos échanges. »

Les experts internationaux sont venus de nombreux pays : France, Belgique, Suisse, Allemagne, Espagne, Macédoine, etc. Parmi eux figurent notamment, Junior de Fabribeckers, Lt-Colonel de l’Armée de terre (Belgique), Franck Dumortier, Chercheur senior et maître de conférences à l'université de Namur et au CRIDS (Belgique), Kavé Salamatian, Professeur à l’Université de Savoie - Mont Blanc (France), Colonel Cyril Cuvillier, Sous - directeur adjoint relations extérieures et coordination au sein de l’ANSSI (France), Sébastien Laurent, Professeur à l’Université de Bordeaux (France), Franck Dumortier, Chercheur senior et maître de conférences à l'université de Namur et au CRIDS (Belgique), Guy Rapaille, Président du Comité R (Belgique), Manuel R. Torres Soriano, Professeur à l’Université Pablo de Olavide (Espagne), Metodi Hadјi-Janev, Professeur de droit à l’Académie militaire de Skopje (Macédoine), Holger Spohn, Expert auprès de l’OTAN (Allemagne) et Jean-Luc Beuchat, Expert en sécurité informatique, ELCA (Suisse). 

Du côté tunisien, nombre d’experts, chercheurs et représentants de divers ministères concernés, notamment Jamel Zenkri, Directeur Général de l’Agence Technique des Télécommunications participent aux travaux.

Les questions à l’ordre du jour sont pertinentes : 

  • Quels sont les principaux moyens de lutte contre les menaces cybernétiques ? 
  • Quels sont les moyens d’enquête auxquels une unité spécialisée peut recourir (interception des données, infiltration numérique,…) ? 
  • Quelle place la cyber sécurité occupe-t-elle dans les stratégies nationales de sécurité et de défense ? Comment les objectifs sont-ils adaptés et mis en œuvre par les services de renseignement ? 
  • Comment développer une capacité globale de réponse aux crises cybernétiques à l’échelle nationale ? Quels sont les outils pour lutter plus particulièrement contre l’embrigadement en ligne ? 
  • Quel type de liens l’industrie de défense et les autorités entretiennent-ils dans le développement d’outils et de logiciels informatiques ? 
  • Dans quelle mesure la consolidation de la base industrielle et technologique de défense contribue-t-elle au renforcement de la cyber sécurité ?
  • Quel est l’état des lieux de la recherche et l’innovation en matière de sécurité en Europe ? 
  • L’industrie joue-t-elle un rôle dans la prise de conscience par les autorités et l’opinion publique des menaces liées à la cybercriminalité ? 
  • Dans quelle mesure la cyber sécurité est-elle perçue comme une priorité par les autorités nationales et par les services de renseignements eux-mêmes ? 
  • Comment œuvrer à une mutualisation des moyens techniques entre l’ensemble des acteurs du renseignement ? 
  • Quels sont les défis que pose la coopération interservices dans le domaine spécifique de la lutte contre le terrorisme en ligne ? Quels sont les principaux forums officiels ou informels en la matière ? Quels en sont les principaux instruments ?
  • Quelle serait la valeur ajoutée d’un coordonnateur national de cyber sécurité ? Comment favoriser une communauté nationale de cyber sécurité ? Dans quelle mesure les différences entre législations constituent-elles un obstacle à l’échange d’informations ? 
Si c’est la première fois qu’une table ronde de cette envergure est organisée en Tunisie, la Présidence de la République n’en est pas à sa première action conjointe menée avec le DCAF. Cette table ronde est en effet la quatrième dans une série de trois autres précédentes. Depuis 2016 trois séminaires, le premier sur « la réforme des services de renseignement » le 24 février 2016, le deuxième sur « l’accès à l’information : droit et expériences comparées » les 7 et 8 novembre 2016 et le troisième sur « les lois qui régissent le renseignement : droits comparés », aboutissant à des échanges féconds.  
 
 
 
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