News - 06.10.2017

Pourquoi Kamel Akrout est nommé premier conseiller à la Sécurité nationale auprès du président de la République ?

Pourquoi Kamel Akrout est nommé premier conseiller à la Sécurité nationale auprès du président de la République ?

Le président Béji Caïd Essebsi envoie un nouveau signal fort en créant au sein de son cabinet la fonction d’un conseiller principal à la Sécurité nationale et en y désignant le Contre-Amiral (r) Kamel Akrout. Cet Officier Général, issu de la Marine Nationale a été rappelé par le Président Beji Caid Essebsi dès son accession à la magistrature suprême, en janvier 2015, pour le nommer comme conseiller principal et le charger, entre autres, de la restructuration du Conseil de Sécurité Nationale (CSN) en application de l'article 77 de la Constitution. Un travail de longue haleine était cependant nécessaire pour que la structure prenne forme et que ses fonctions se précisent.

A cet égard, le Décret gouvernemental n° 2017-70 du 19 janvier 2017 stipule que la mission du CSN consiste en effet à veiller « à la sauvegarde des intérêts vitaux de l’Etat dans le cadre d’une vision stratégique ayant pour but la préservation de la souveraineté de l’Etat, de son indépendance, et la garantie de l’intégrité de son territoire, la sécurité de son peuple et la protection de ses ressources naturelles. » Son périmètre s’étend aux questions de politiques publiques et stratégies nationales en matière de sécurité, à l’évaluation des défis internes et externes et les mesures de riposte aux menaces même si elles sont potentielles et d’orienter la politique extérieure selon les priorités de sécurité nationale.

Il est notamment chargé de la stratégie nationale de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme et sa mise à jour d’une manière périodique, et ce, en coordination avec la commission nationale de lutte contre le terrorisme, créée par la loi organique n° 2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent... 
Le Conseil examine également toutes les questions qui lui sont soumises par le Président la République, comme nous l’avons vu tout récemment lors de la révision de la Loi 52 (du 18 mai 1992) relative aux stupéfiants.

Des commissions et un secrétariat permanent

Deux mécanismes importants sont institués par le même décret. D’abord, la formation par le conseil « de commissions permanentes ou ad hoc dans les domaines relatifs à la sécurité nationale. Ces commissions lui apportent leur concours à l’accomplissement de ses missions ». Le second est la création d’un secrétariat permanent du CSN et du suivi de l’exécution de ses décisions et recommandations.

Un autre décret d'égale importance à vu le jour. Il s'agit du décret gouvernemental n°2017 - 71 du 19 janvier 2017, relatif à la création au sein de la Présidence de la République du Centre National des Renseignements. Il « assure la mission de coordination entre les divers organes de renseignement nationaux. »

L’édification de ce dispositif s’accélère donc avec la désignation d’un Conseiller principal à la Sécurité nationale et sans doute la mise en place imminente des commissions permanentes. La Tunisie, à l’instar de nombreux autres pays, se dote ainsi d’un levier important qui lui faisaient défaut.

On comprend alors les raisons qui ont présidé à la nomination du contre-Amiral(r) Kamel Akrout à ce poste sensible. Cet officier général est titulaire d'un master en Sécurité Internationale, spécialisé en contre-terrorisme de l'université Américaine de Défense (NDU) et ancien Directeur Général de La Sécurité Militaire. Kamel Akrout est aussi enseignant en matière de Sécurité et de Contre-Terrorisme à l'Ecole de guerre, à l'institut de Défense Nationale et à l'Ecole Supérieure des forces de Sécurité Intérieure. Il est aussi conférencier à plusieurs instances internationales.

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