Opinions - 27.06.2017

"l’Armée Citoyenne" : un vecteur majeur d’intégration nationale!

"l’Armée Citoyenne" : un vecteur majeur d’intégration nationale!

De nos jours,il est aisé de relever le déficit manifeste de respect des valeurs de citoyenneté dans les comportements des tunisiens de tous horizons,lequel déficit est accentué, depuis 2011, par des tendances d’individualisme, de régionalisme, de corporatisme, et d’autres attitudes sociales allant à l’encontrede la cohésion sociale. Généralement, on est enclin à croire que l’origine raciale, la langue, l’histoire, la religion etle partage d’un même destin,sont des facteurs,à eux seuls,suffisants à assurer l’intégration et la cohésion nationales. En fait, ces facteurs, intégrateurs certes,mais n’assurent pas l’unanimité, la société tunisienne quoique fusse son homogénéité,etmalgré la réunion de nombreux de ces facteurs,s’est révélée surtout depuis 2011,plus multiple et plus diversifiée qu’on ne le pensait. En revanche, tous les tunisiens, sans exception aucune, se trouvent liés parun fort lien politico-juridique que personne ne peut mettre en cause, sans se mettre soi-même en doute : le statut de ‟citoyen tunisien”. De ce fait, la citoyenneté est le seul facteur qui réunit absolument tous les Tunisiens. Ainsi, pour assurer le plus haut degré d’intégration et de cohésion nationales, condition de réussite de tout projet sociétal national, le bon sens nous conseille de concentrerles efforts sur le développement des valeurs de citoyenneté etleur enracinement dans les mentalités etles comportementsdes tunisiens. Dans cette optique, l’Armée et a fortiori une‟Armée citoyenne” constitue un cadre idéalet peut-être le dernier recours, pour effectivement développer et enraciner les valeurs de citoyenneté chez les jeunes enrôlés dans le cadre du Service National et par là favoriser et consolider l’intégrationcitoyenne.

Comment cela est-ce possible ?C’estjustement l’objet de ce papier

D’abord, je me sens contraint de rappeler certaines des plus importantes valeursde citoyenneté,qui, quoiqu’elles semblent relever d’évidences largement partagées, leur concrétisation effective dans le quotidien des Tunisiens,reste un objectif encore lointain. Il suffit d’observer nos agissements dans les espaces publics,notre rapport vis-à-vis du code de la route par exemple, et pas seulement !
Dans les faits,le statut de "citoyen"revêt en lui-même au moins deux dimensions fondamentales:

  • La première, d’ordre politico-juridique, est le lien entre le citoyen d’une part et l’entité politique du pays(l’Etat, ses institutions, les lois...) de l’autre.Dans ce cadre,sont définisles droits et les libertés que l’Etat doit garantir au citoyen, maissurtout les devoirs que le citoyen est appelé à assumer vis-à-vis de l’Etat et dela collectivité, toujours du fait de sa citoyenneté. C’est une relation de responsabilité et d’interdépendance à double sens.
  • Par la deuxième dimension de la citoyenneté, chaque citoyen se trouve lié à chacun de ses concitoyens par un jeu de lois et règles de comportement qui permettent à l’ensemble de la communauté des citoyens de vivre ensembledans un monde de justice, en sécurité et dans l’ordre. Ces lois définissent les droits, les devoirs et les libertés de chaque citoyen en rapport cette fois-ci avec chacun de ses concitoyens,ainsi ceslois et règlements restent le socle de la vie en communauté.

Dans ce qui suit et à titre de rappel, sont revues quelquesvaleurs de citoyenneté considérées parmi les plus importantes :

  • le respect des lois et de l’ordre légal établi : ‟Le civisme” :
    Composée d’une multitude d’acteurs, institutions étatiques et politiques, associations de la société civile etcitoyens, la Communautéentière ne peut survivre en paix et dans l’ordre, assurer une vie sereineà tous ses membres et leur garantir les droits et les libertés prescrits par la loi, que si les relations inter-citoyens, aussicelles entre ces dernierset les différentes composantes de la société, sontbien définies et régies par des lois et règlements reconnus par tous. Ainsi, la Loi reste la principale garantie de la justice,au sens le plus extensif, de l’égalité des citoyens et du développement des sociétés et de leur pérennité.Etre citoyen suppose de ce fait, la reconnaissance de l’ordre légal établi et le respect spontané des lois en vigueur.
    Ainsi, le respect de la loi, au sens le plus large du terme, et de l’ordre légal établi est l’une des valeurs fondamentales de citoyenneté, à respecter par chacun des citoyens, membre de la communauté nationale.
  • Le respect d’autrui, quelques soient nos différences, ainsi que des biens et espaces publics et privés :‟La civilité” :
    Cette valeur, permet à des concitoyens, même avec les différencesles plus diverses et manifestes de race, de couleur, de religion, de préférences politiques, de sexe ou autres, de vivre ensemble en paix et dans l’égalité et le respect mutuel total.Ainsi, les lois qui définissent les rapports entre les citoyens ne tiennent aucunement compte des différences ci-dessus mentionnées, plutôt,tous les citoyens sont de principe et dans les faits égaux devant les devoirs et les droits et se doivent un respect mutuel total nonobstant les différences qu’ils peuvent avoir entre eux. En outre le vivre ensemble exige de tous, la préservation des biens et espaces publics, comme étant des acquis communs réalisés grâceà la contribution de chacun des membres de la Communauté età leur profit. 
  • Solidarité nationale et Primauté de l’Intérêt Général sur le Particulier :
    Il est plus qu’évident que la solidarité entre citoyens, régions, classes sociales et même entre générations, constitue l’un des fondements de base d’une grande majorité des sociétés modernes et la condition de leur pérennité. D’ailleurs, de ce même concept de "solidarité nationale" découle le principe de la primauté de l’intérêt collectif sur le particulier, primauté allant jusqu’à exiger du citoyen le sacrifice ultime, quand avéré indispensable à la survie de la Patrie. Cette solidarité s’exprime dans les faits par des sacrifices réels, dont notamment les impôts, le service national, le dévouement dans l’accomplissement du devoir et aussi par reléguer ses intérêts personnels en deuxième position devant l’intérêt général.
    La citoyenneté s’exprime ainsi,dans les rapports politico-juridiques et sociaux entre les différentes composantes de la nation, rapports citoyen/citoyen et aussi citoyen/collectivité(Patrie). Ces rapports,sont exprimés essentiellement en termes de droits et devoirs réciproques entre ces parties.

Et le Patriotisme?

Quant au Patriotisme, c’estun fort rapportaffectif d’appartenance à la Patrie, un lien, sans caractère juridique,d’un niveau supérieur à celui de la citoyenneté, il se traduit par des actes et des comportements qui vont au-delà des devoirs de citoyenneté. Ce lien, est plutôt à sens unique, allantdu citoyen, en tant que donneur,à la Patrie en tant que bénéficiaire. Le Patriotisme suppose, de la part du citoyen, un altruisme sans autre contrepartie que la satisfaction morale d’avoir tenté tout ce qui est en son pouvoir, en susdes devoirsjuridiques de citoyenneté, pour servir sa Patrie et la hisserhaut parmi les nations respectées.

L’Education aux valeurs de la Citoyenneté

Inculquer au jeune l’esprit de citoyenneté en termes de droits et devoirs envers ses concitoyens et sa Patrie, revenait jadis, en premier lieu à la famille et à l’école.De nos jours, ces institutions se trouvent de plus en plus affaiblies et bousculées dans ce rôle par l’avènement des nouvelles technologies de communications, TV satellitaires, Internet et ses dérivés,ainsi que par l’explosion du noyau familial.L’éducation des jeunes à l’école aux valeurs de citoyenneté, quoique supposée s’étaler sur quelques treize ans,entre enseignements de base et secondaire,reste généralement un enseignementthéorique, car vu leur faible implication réelle envers la Patrie,fait dû àleur âge,rares sont les occasions qui se présentent où les jeunesécoliers/lycéensse trouvent amenés à traduire ces valeurs dans leurs comportements quotidiens.
A l’âge de la vingtaine, mûrs et légalement tout à fait majeurs, sur le point d’entamer pleinement la vie dans toutes ses dimensions, professionnelle, politique, familiale, affective… donc appelésà assumer pleinement leurs rôles et devoirs de citoyens,ces jeuneshommes sont alors sollicités par le Service National, l’un des deux devoirs de citoyenneté prévus par la Constitution.
De par la nature de ses missions ; son type d’organisation ; ses règlementations précisescouvrant tous les domainesd’activités et de vie ; sa vocation patriotique la plus accentuée ;"l’Armée Citoyenne"offrele cadre le plus adéquat, sinonl’unique cadre,pourinculquer à ces jeunes, le long d’une année entière,de la manière la plus concrète,les valeurs de citoyenneté et de patriotisme.

Mais au fait, c’est quoi une ‟Armée Citoyenne” ?

Une Armée est considérée ‟Citoyenne”quand elle est constituée de citoyens en uniformesprovenant, dans le cadre du service obligatoire universel, de toutes les couches sociales et les régions du pays et dont la mission consiste à assurer la sécurité de laPatrie.Il s’agit,au fait,d’une Armée de conscription où le service national obligatoire est universel et équitable. Ainsi,cette Armée regrouperait dans une même formation et dans les mêmes conditions,par exemple:

  • le jeune technicien fils d’un instituteurde Beni M’hira(Tataouine) ;
  • le jeune diplômé universitaire de Tabarka, fils d’un Député ;
  • le brillant jeune médecin lauréat de la faculté de Tunis,fils d’un maçon de Meknassi ;
  • les fils du petit artisan de Kasserine ; du grand entrepreneur de Sfax ; du ministre originaire de Kélibia ; du grand agriculteur de Jendouba ; du petit pêcheur de Zarzis ;de l’épicier d’El Ala (Haffouz) ; du Colonel Major commandant la Garnison militaire de Béjà ; du Premier Président de la Cour de première instance de Tunis ; et bien d’autres jeunes des différents coins du pays et de milieux sociaux les plus diverses, dont le seul facteur commun serait leur citoyenneté tunisienne.
    Bref une Armée qui regroupe tous les fils du peuple tunisien sans distinction de quelque nature que ce soit,de toutes les franges de la société, contribuant à la défense de l’intégrité territoriale du pays, de son indépendance et la protection de la population ;finalement assurant leur propre sécurité.

L’Armée Citoyenne : école de Citoyenneté ?

L’éducation pratique des jeunes aux valeurs de citoyenneté dans "l’Armée Citoyenne" revêt au fait, plusieurs formes et offre,tant au pays qu’aux jeunes recrues, d’innombrables opportunités, qui restent à saisir et à valoriser.

1. Déjà, le fait de se présenter de soi-même,comme le stipule la loi, pour effectuer son service national etpasser une année,à une étape cruciale de sa vie, au service de la collectivité pour se préparer àdéfendre le pays, est l’expression d’un grand sens de citoyenneté, du devoir, de désintéressement, de sacrifice et de concrétisation du principe de la primauté de l’intérêt général sur l’intérêt particulier.Ce n’est pas une simple expression d’intention ou un discours sans suite, c’est un acte concret, le jeune, ayant à l’esprit l’éventualité d’y perdre la vie, quitte sa famille, son environnement aisé, peut-être son poste d’emploi aussi, pour rejoindre un milieu militaire réputéplutôt parsa rigueur, par la nécessité de déployer de gros efforts et du dépassement de soi, c’est certainement, le plus grand sacrifice que le citoyen puisse accorder à la collectivité.

2. Pour des besoins d’efficacité opérationnelle, le développement de la culture de solidarité et d’entraide, de l’esprit de corps, est constamment recherché au sein des armées. Cela apparait clairement dans le mode de vie des militaires, chambres collectives, réfectoires ; activités diverses toujours en formations ; modes d’instructionen groupes etaussi d’évaluation où le jeune est constamment appelé à déployer ses capacités en synergie et complémentarité avec celles de ses pairs au sein de la formation militaire d’appartenance, et ce va de la plus petite unité, l’équipe ou l’équipage d’un système d’arme, à la plus grande, le Régiment voire même la Brigadeet organisation équivalente. Lesperformances considérées sont toujours collectives, celles de l’ensemble de l’équipe et non pas de l’élément le plus fort, mais peut être celles du moins performant, d’où l’obligation pour chaque élément de se dépenser non pas pour améliorer ses propres performances seulement, mais aussi pour aider son pair le moins performant de l’équipe pour améliorer les scores de l’ensemble de son groupe. Ainsi se cultive et se concrétise, le long du service national, chez les jeunes et presque indépendamment de leur volonté, le sens de la solidarité collective et d’aide à ceux qui en ont besoin, toujours pour l’intérêt général. Cette quête de développement et d’enracinement de la culture du sens collectif et d’entraide,touche pratiquement tous les aspects de la vie militaire, activités générales quotidiennes, instruction opérationnelle dans les unités, activités sportives, opérationnelles etc…Tout cela, dans un environnement de rigueur, de labeur et de goût à l’effort et au plaisir du dépassement de soi et de sacrifice, toujours pour la Communauté, la Patrie.

3. Le respect des lois et règles de vie en communauté reste l’un des fondements de développement des sociétés modernes démocratiques. La vie au sein des Armées de sa part,est toujours rigoureusement règlementée par des textes précis couvrant tous les aspects de la vie militaire dans leur moindre détail ; du programme quotidien d’activités générales,sportives et opérationnelles ; à la tenue, y compris la coiffure et la manière de s’échanger la parole; aux rapports entre les différents gradés, aux signes extérieurs de respects ;à la ponctualité horaire et dans l’accomplissement des tâches; aux exigences de propreté et de respect de l’environnement, des biens publics et privés,pour ne citer que ceux-là.Soumis à une telle règlementation et un contrôle aussi rigoureux pendant le service national, il y a fort à parier que le jeune enrôlé finisse par acquérir,avec une certaine conviction,ce sens du respect des lois. Généraliser le respecter de la loi, au sens large du terme, en se soumettantspontanément à ces prescriptions ; respecter l’environnement et les espaces publics et privés, contribuerait je pense, à améliorer nettement la qualité de notre viequotidienne et à réaliser d’énormes progrès dans tous les domaines.

4. Une politique intelligente de gestion du personnel militaire, doit permettre aux jeunes recrues de servir hors de leur région natale, ce qui leur donne la chance de découvrir d’autres zones du pays et leur offre l’occasion de fréquenter les habitantsde ces régions et de raffermir avec eux des relations socio-professionnelles et renforcer par-là l’intégration nationale. Imaginez l’impact d’une telle mutation sur un jeune de Matmata qui, probablement n’a pas eu encore à cet âge l’occasion de se rendre plus au nord que Sfax, et qui effectue son service national à Menzel Bourguiba par exemple ou vice versa.
Par ailleurs,la découverte par ces jeunes, à l’occasion du service national,des réalités de régions  qui leur ont étéjusqu’alors inconnues, peut avoir d’importantes répercussions positives sur leur avenir professionnel,peut leur ouvrir de nouveaux horizons d’entreprise et aussi de se préparer à d’éventuelles futures responsabilités locales, régionales ou nationales. De la sorte, le service national, contribue directement à préparerl’élite et les politiques, à leurs futurs responsabilités deDélégués, Gouverneurs, Députés ou Ministres,en leur permettant d’être plus au fait des problématiques de Défense et de Sécurité ainsi que des réalités des diverses régions du pays. Cette expérience inédite du Service National, fait prendre aux futurs hauts cadres de la nation conscience que la Tunisie est, à l’image de son unité militaire d’appartenance, beaucoup plus diversifiée et plus complexe que leur ville ou village natal, etpourtant, le destin de tous les Tunisiens quels que soient leurs différences et divergences, est de vivre ensemble. Il est clair que la vision d’un jeune keffois ou bizertin sur l’ensemble du pays et sa connaissance des réalités géographiques, humaines et économiques différeraient largement après un an de service national effectué dans la zone de Gabès ou Tataouine par exemple.

5. En outre, le Service National estl’occasion unique pour le jeune citoyen enrôlé, de découvrirl’Armée, l’une des plus importantes institutions de l’Etat mais certainement la moins connue par la société et son élite. Cette connaissance de l’intérieur de l’Armée,favorise l’établissement de rapports de confiance mutuelle entre citoyens et Institutions de l’Etat, et de passer des relations actuelles, souvent tendues, de défiance, de confrontation violente entre citoyens et tout ce qui représente l’Etat, à des relations de confiance, d’où la cohésion Citoyens-Etat en sus de la cohésion inter-citoyens.En même temps, on pourra espérer voir remplacer ces rapports verticaux de dominants / dominés par des rapports de confiance et d’appropriation des institutions de l’Etat par les citoyens.

6. Egalement, de nombreux jeunes conscrits affectés aux Unités de Développement National prendront part directement à la construction de l’infrastructure de base du pays, l’un des meilleurs modes d’implication du jeunecitoyen dans la vie publique, dans la construction directe et réelle de son pays...Que de valeurs de citoyenneté symbolise et engendre pour un jeune, une telle participation à l’édification d’une route telle que celle du Chott El Jeridpar exemple ? sa participation à l’aménagement et à la plantation de la palmeraie de Rjim Maatoug ?  et j’en passe.

7. Aux jeunes recrues sans qualification professionnelle également, le Service National offre une chance inouïe de suivre une formation technique les préparant à mieux appréhender le marché de l’emploi et à s’intégrer plus facilement dans la société. Ainsi, par le biais du Service National, l’Armée participe, même si c’est d’une façon indirecte, à la résorption du chômage dans le pays et à la paix sociale.
Il va sans dire que l’éducation des jeunes citoyens aux valeurs de citoyenneté, leur contribution de l’intérieur du système à la construction réelle de l’Armée et du pays, ainsi que l’apprentissage d’un métier, les mettent à l’abri de toute forme de délinquance et d’extrémisme, ce qui est par les temps qui courent, loin d’être secondaire.

Conclusion

Réussir à inculquer, d’une façon concrète, aux jeunes recrues les valeurs de citoyenneté, du"vivre ensemble",les protéger de toute forme d’extrémisme et de violence, c’est gagner la première grande bataille sans quoi le pays ne saurapoursuivresa vraie grande "guerre", celle du développement.

A mon avis, l’Armée Citoyenne est pour notre pays, l’ultimerecours et espoir pour l’éducation du citoyen aux valeurs de citoyenneté, et même à toute valeurhumaine tout court. A traversle Service National universel et équitable, l’Institution Militaire se trouvedésignée "l’Ecole des valeurs de citoyenneté" par excellence ; valeurs tels que :honnêteté ;sérieux ;sens du devoir ; discipline ; autocontrôle ; abnégation au travail ; compter d’abord sur soi ; générosité ;ponctualité ;accorder au temps sa valeur réelle ; respect spontané de la Loi, de ses semblables,des espaces et biens publics, bref toutes les valeurs de Citoyenneté et de Patriotisme. Ce qui est de nature à renforcer la cohésion et l’intégration sociale, c.à.d. la première véritable ligne de défense du pays.

Cependant, on est en droit de se demander si aujourd’hui, l’Armée tunisienne est effectivement une "Armée Citoyenne",en mesure de jouer efficacement ce rôled’éducation aux valeurs de citoyenneté, de fédération et d’intégration de la société ? Malheureusement, la réponse est plutôt mitigée, le Service National a besoin d’une réforme profonde au niveau des textes juridiques et de leur application sur le terrain pour que ce devoir soitréellement universel et équitable.

A quand donc la réforme du Service National pourl’avènement d’une "Armée Citoyenne"?

D’ici là, la Nation, la Tunisiecontinuera à rater de précieuses opportunités, à gaspiller un temps plus que précieux et à dilapider d’énormespotentialités ! La Citoyenneté, le Patriotisme constituent l’âme du peuple ! L’Armée est le corps naturel où cette âme peut être cultivée, revigorée et entretenue

- Que Dieu garde la Tunisie -

Gl (r) Mohamed Meddeb
(Armée Nationale)