News - 08.06.2017

Exclusif - La liste des entreprises confisquées qui seront cédées par Al Karama Holding

Al Karama Holding: Ces entreprises qui seront cédées...

La décision est prise. Le processus de cession des parts revenant à l’Etat, suite à une confiscation, dans 27 entreprises « productives », actuellement détenues par Al Karama Holding, est activement relancé. Les avis de préqualification pour l’acquisition de Plastec (Plastics Technology), des fermes SDA Zitouna I et STPEA Zitouna II ont été lancés fin mai dernier, tout comme la consultation pour le choix d’un cabinet conseil pour la cession des participations dans le groupe Bina, comprenant notamment Carthage Cement. D’ores et déjà, deux groupements de cabinets conseils ont été retenus pour la cession des actions détenues à Dar Assabah et Shems FM et ont pu démarrer leurs travaux.

Le portefeuille détenu par Al Karama Holding est très varié. Constitué à la base des entreprises et participations du groupe Princesse (de Sakhr El Materi) et d’acquisitions sur décision du gouvernement d’autres entreprises et participations confisquées, il couvre divers secteurs. C’est ainsi qu’il comprend des participations au capital d’une banque (Zitouna), des compagnies d’assurances (Zitouna Takaful), aérienne (Nouvelair), et de croisières, un opérateur de télécom (Ooredoo), des médias (Dar Assabah et Shems FM), des concessions de véhicules, un hôtel (Le Palace), des fermes agricoles, des industries, une cimenterie (Carthage), une société de catering (Newrest), une agence de communication (Havas) et autres.

Les sociétés à céder

«Au sein de ce portefeuille, une première liste de 16 participations, allant jusqu’à 99,999% du capital des entreprises concernées, est arrêtée et la procédure de mise en cession déclenchée», indique à Leaders Adel Grar, directeur général d’Al Karama Holding. En outre, Al Karama a été chargée de céder pour le compte de l’Etat les actions qui lui reviennent au capital des Laboratoires Adwya.

En respect de la transparence, de l’équité et de la mise en concurrence, poursuit-il, chaque dossier fait l’objet d’un suivi attentif, jusqu’à aboutissement. L’objectif est de pouvoir boucler pas moins de 13 cessions d’ici la fin de l’année. L’état d’avancement des dossiers se répartit en quatre niveaux:

  1. la phase de négociation avec les autres actionnaires au sein de l’entreprise concernée;
  2. l’appel à candidature et le choix de la banque d’affaires pour accompagner Al Karama Holding dans la cession;
  3. les travaux en cours assurés par la banque d’affaires retenue;
  4. et le lancement de l’appel d’offres pour le choix du futur acquéreur.

Programme de cession 2017

Une opération complexe et compliquée

En poste depuis début février dernier (assurant la relève d’Abdelkader Zgolli, ancien président de la Cour des comptes), le nouveau directeur général d’Al Karama Holding, Adel Grar (52 ans), a pu mesurer l’ampleur de la charge. Longtemps président de l’Association des intermédiaires en Bourse (AIB), ce titulaire d’un doctorat en finance de Paris Dauphine (1994), et dirigeant-fondateur d’un cabinet de consulting, Investys international, s’appuie sur sa longue expérience professionnelle et désormais une équipe réduite mais de haut niveau.

Préparer une entreprise bien tenue à s’introduire en Bourse et réussir son marketing jusqu’à sa cotation est déjà bien difficile. Que dire alors lorsqu’il s’agit de gérer des entreprises confisquées, souvent livrées à leur sort en plein tumulte des premières années de la révolution et réussir la cession des parts concernées ?

Adel Grar et son équipe ont identifié quatre difficultés majeures à surmonter, exigeant professionnalisme, rigueur et persévérance. Il s’agit, d’abord, de la préparation de toute société à la cession: restructuration si nécessaire, audit et arrêté des états financiers, restructuration foncière, et suivi des actions en justice bloquante. Vient ensuite la négociation avec les actionnaires et partenaires privés pour une éventuelle cession commune. La troisième séquence à réussir est la mise en place d’un processus de cession qui tient compte des contraintes juridiques et de la structure du capital de chaque société. Dernier passage dans ce parcours du combattant, l’obligation de respecter les accords antérieurs à la date de la confiscation, notamment les statuts des différentes sociétés et les pactes d’actionnaires.

Lire aussi

Sept entreprises déjà cédées, plus de 676MD encaissés