News - 27.02.2017

154 sénateurs et députes français demandent au président hollande de reconnaitre (enfin) l’état de Palestine

154 sénateurs et députes  français demandent au président hollande de reconnaitre (enfin) l’état de Palestine

Le Journal du Dimanche (26 février 2017) publie une lettre ouverte au président François Hollande écrite par M. Gilbert Roger, sénateur socialiste et président du groupe d’amitié France-Palestine. Cette missive est  signée par 153 parlementaires de l’ensemble des groupes politiques du Sénat et de l’Assemblée Nationale.

Nos actes doivent désormais suivre nos mots

Après avoir rappelé que la France avait accueilli le 15 janvier 2017 une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient, conférence  qui a réaffirmé solennellement son attachement à la solution des deux Etats et demandé la reprise des négociations bilatérales entre la Palestine et Israël, gelées depuis avril 2014, la lettre énumère  les  initiatives  du Président Trump sur le conflit israélo-palestinien  et le vote de la Knesset légalisant le vol des terres en Cisjordanie ainsi que la résolution 2334 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en décembre dernier. Les signataires rappellent que le Sénat et l’Assemblée Nationale avaient adopté en décembre 2014 deux résolutions invitant le gouvernement français à reconnaître l’Etat de Palestine et que M. Fabius, alors ministre des Affaires Etrangères, avait déclaré : « En cas d’échec [des négociations de paix], la France devra reconnaître l’Etat de Palestine. »

La lettre à M. Hollande poursuit : « La France doit marquer sa volonté de sortir de l’impasse sur ce conflit en réaffirmant solennellement, au nom du droit inaliénable à l’autodétermination, que le peuple palestinien est fondé à se doter d’un Etat….Vous l’avez dit vous-même, Monsieur le Président, « seules les négociations bilatérales peuvent aboutir ». Il est donc temps que ces négociations se déroulent sur un pied d’égalité, d’Etat à Etat. La France ne peut prôner dans ses expressions officielles la solution à deux Etats et n’en reconnaître qu’un seul. Nos actes doivent désormais suivre nos mots. » Et de conclure,  s’adressant au Premier Magistrat qui va quitter l’Elysée dans une cinquantaine de jours : «Monsieur le Président, montrez-vous à la hauteur de l’enjeu et ne manquez pas ce rendez-vous avec l’Histoire, en reconnaissant dès à présent l’Etat de Palestine ». 

Le Président Mahmoud Abbas a salué cette lettre comme «un signal clair de la volonté de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix du fait du refus du gouvernement israélien de mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et de sa volonté de détruire par tous les moyens la solution à deux Etats ». 

Parmi les signataires, outre M. Gilbert Roger, on relève les noms des députés et sénateurs :  Marie-Georges Buffet, député, ancien ministre et Pierre Laurent (communistes), Aline Archambault et Esther Benbassa, (écologistes), Pascal Cherki, Noëlle Lienemann, Catherine Tasca, (socialistes) Mme Marie-Christine Blandin,  Michelle Demessine, ancienne ministre, Alain Bocquet, Laurence Cohen, Cécile Cukierman, André Chassaigne, Michel Delebarre, ancien ministre, Samia Ghali et du parti Les Républicains LR (droite)Jean-Luc Rietzer et Michel Voisin.

Comme M. François Fillon, député de Paris (LR) et candidat à la présidence compte se rendre en Tunisie en mars, il serait intéressant qu’il nous explique pourquoi il ne signe pas cette lettre à M. Hollande. Dans ses discours, M. Fillon se dit le candidat de la France profonde et qu’il est   attaché à l’histoire et aux racines chrétiennes de son pays. On pourrait alors lui rappeler que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 affirme : « Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes ». Aujourd’hui, Israël opprime et assassine la nation palestinienne. Qu’en dit le candidat de la droite à l’élection présidentielle ?

Déplacement périlleux en Australie pour Netanyahou

Le New York Times (20 février 2017) est d’avis que la visite de quatre jours de Netanyahou en Australie le 22 février 2017 s’avère pleine de chausse-trappes car l’actuel gouvernement australien est en faveur de la solution à deux Etats d’une part et qu’une forte opposition s’est déclarée contre la venue du  Premier Ministre israélien d’autre part. Dans ce sens, une motion signée par d’anciens premiers ministres, d’autres politiciens et  des personnalités religieuses et  artistiques proéminentes a recueilli un grand nombre de signatures.  On y lit : « Israël continue à défier les appels des Nations Unies l’invitant à se conformer à la loi internationale relativement  aux  colonies illégales et au traitement de la population palestinienne ».  Face à la condamnation unanime d’Israël pour ses crimes  contre les Palestiniens et contre l’expansion des colonies sionistes en territoire palestinien, ce voyage en Australie revêt une grande importance pour Netanyahou, plus isolé que jamais sur la scène internationale comme le montre notamment  l’annulation du meeting Union Européenne—Israël.  A Canberra, à Melbourne et à Sydney, des manifestations contre cette visite ont eu lieu. De plus, Netanyahou a été mis à rude épreuve par deux anciens Premiers Ministres australiens MM. Bob Hawke et Kevin Rudd qui demandent au gouvernement de leur pays de reconnaître l’Etat de Palestine d’où le clash quand le Premier Ministre sioniste a osé affirmer que les Palestiniens refusaient de reconnaître Israël comme l’Etat des juifs comme préalable à toute négociation. Ce qui n’avait jamais été demandé ni à  l’Egypte ni  à la Jordanie qui ont reconnu Israël. De son côté, le chef de l’opposition travailliste au Parlement australien, M. Bill Shorten a affirmé, face à Netanyahou, que les colonies étaient un obstacle à la paix et doivent être arrêtées. M. Bob Carr, ancien ministre travailliste des Affaires Etrangères d’Australie affirme dans une interview (Lire Jacqueline Williams, The New York Times, 20 février 2017) : « Les sondages montrent régulièrement que l’opinion australienne est pour l’établissement d’un Etat palestinien. Il est maintenant difficile de trouver des soutiens en faveur d’Israël hors la communauté juive d’Australie ou celle des politiciens conservateurs qui jouissent de l’appui du lobby israélien ». 

Pour la députée australienne Anne Aly, expert en contre-terrorisme, la reconnaissance  de l’Etat palestinien : « est une question centrale dans les relations non seulement avec Israël mais aussi avec les pays arabes et le Moyen-Orient. C’est la seule et unique question qui domine la politique arabe depuis des décennies et point de fin en vue. C’est une question qui a impacté un large éventail de problèmes y compris les conflits dans la région, le terrorisme et la sécurité régionale ». (Lire Fergus Hunter, The Sydney Morning Herald, 23 février 2017 ».  

Notons enfin que le Premier Ministre sioniste a essuyé un retard de plus de deux heures à son arrivée en Australie, l’Indonésie lui ayant interdit le survol de son territoire. Ce qui rappelle la mésaventure de Shimon Pérès lors de sa visite officielle en Norvège en mai 2014. Il lui avait été interdit de survoler la Suède.

Mohamed Larbi Bouguerra
 

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1 Commentaire
Les Commentaires
James-tk - 27-02-2017 19:43

Voici venu le temps du racolage, les élections présidentielles et législatives s'approchent à pas de géant, par conséquent la chasse aux voix va s'accélérer et monter crescendo, les socialistes ne cessent de laisser des plumes, et en perte de vitesse, n'avaient plus d'autres alternatives crédibles auprès de leur électorat, ont lancé cette opération du '' sauve qui peut '', de dernière minutes ! Fallait pas faire tout un fromage sur ce sujet, et puis, les arguments avancés, ont tous fait chou blanc..!

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