News - 22.02.2017

Quand le vassal Netanyahou se rend chez Donald Trump son seigneur et maitre

Quand le vassal Netanyahou se rend  chez Donald Trump son seigneur et maitre

Israël est un satellite américain à l’égal de la Hongrie ou de la Roumanie du temps de la défunte URSS. Rien ne le prouve  mieux  que la dernière rencontre à Washington de Donald Trump et de Benyamin Netanyahou. Elle a démontré que,  sans les Etats Unis,  Israël ne peut sans la béquille yankee. Ce séjour aux Amériques  de Netanyahou - accompagné de sa femme- a été une vraie respiration pour le couple après ses longs interrogatoires qu’ils ont subis de la part de la police israélienne pour des suspicions  de corruption et de détournement d’argent public. Pour le Premier Ministre, ce voyage  a permis  d’échapper aux pressions énormes de l’extrême droite sur la question des colonies et le vol des terres palestiniennes. A Washington, il peut oublier les simagrées du député hyper-raciste Belazel Smotrich et les attaques de son ministre de l’Education Naftali Bennett qui veut être calife à la place du calife.

A Washington, Netanyahou et sa femme peuvent enfin respirer un peu !

Blotti contre Trump, Netanyahou et sa femme, loin du pays,  peuvent un peu souffler….comme ces milliers de jeunes Israéliens qui fuient l’atmosphère asphyxiante et délétère d’Israël pour s’installer, peinards, …..à Berlin !
Enivré par la proximité du milliardaire-président, Netanyahou peut détourner son regard  de la Norvège et de la Slovénie où le mouvement BDS de boycott des produits des colonies israéliennes est maintenant officiel. Il peut fermer les yeux pour ne pas voir que la Palestine a ouvert une nouvelle ambassade, cette fois  à Islamabad,  au Pakistan,  le 31 janvier 2017. Abrité sous le parapluie de Trump, le Premier Ministre peut oublier un instant que les Universités américaines sont majoritairement contre sa politique raciste d’apartheid ou que la célèbre et prestigieuse  Université Trinity College de Dublin,  en Irlande,  a annulé la conférence que devait donner l’ambassadeur d’Israël Ze’ev Boker suite à la campagne de protestation du mouvement BDS irlandais. Il peut essayer d’oublier que le grand physicien britannique Stephen Hawking- un soutien du mouvement BDS- demande de l’aide pour les étudiants palestiniens privés par son gouvernement d’accès à la recherche et appelle les 3744 000 abonnés à sa page Facebook  aux dons pour la « Palestinian Advanced Physics School »   en Cisjordanie occupée et plus particulièrement pour une série de conférences destinées aux étudiants palestiniens en master.  Comme Netanyahou peut tenter d’oublier que les jeunes Israéliens et Israéliennes sont de plus en plus nombreux à refuser le service militaire  pour protéger des colons hors contrôle et leurs exactions contre les Palestiniens telles les Israéliennes Atalia,  Tamar Ze’evi et Tamar Alon qui ont été jetées en prison pour la quatrième fois, cinq jours après avoir purgé leur troisième peine car elles veulent transformer Israël en « une patrie de paix, de liberté et de camaraderie » et pour « refuser de participer à un système d’oppression. » comme elles l’affirment devant les juges militaires**.(L’Humanité, 30 janvier 2017, p. 2)

Une semaine de folie en Israël

En fait, il n’y avait pas que Netanyahou et sa femme pour boire les paroles du maître juché sur le  Mont Sinaï  washingtonien. Tout Israël était suspendu aux lèvres de Donald Trump. Tout un pays attendait, fébrile,  ce qu’allait dire son Premier Ministre et comment allait répondre Donald Trump. Qu’allaient-ils dire à propos de l’Iran et sur la question palestinienne ? Nehemia Shtrasler (Haaretz, 17 février 2017) en conclut : « C’était à devenir dingue. Mais il y a une conclusion à tirer de cette obsession : nous sommes un Etat satellite des Etats Unis, un pays qui ne peut se tenir debout par lui-même une minute, un pays qui est totalement dépendant du bon vouloir du Président américain. »

Une semaine dingue en effet. Le parti Likoud du Premier Ministre parle d’ « annexion » tout comme le chef de l’Etat Reuven Rivlin. Mais chacun a une conception bien à lui de ce que signifie ce terme. Pour le Likoud, Reuven est un utopiste qui trahit l’essence même du sionisme en voulant faire de tous les Arabes des citoyens israéliens pour ne pas transformer Israël en une nouvelle Afrique du Sud de l’apartheid. Conférer la citoyenneté israélienne pleine et entière aux  trois millions de Palestiniens de Cisjordanie, c’est trahir le rêve sioniste et sceller le cercueil de l’Etat juif auquel le Likoud et bien des Israéliens sont si attachés. D’autant que cette intégration des Palestiniens coûterait un maximum à l’Etat. Or, quel Israélien normalement constitué voudra verser des sous pour la santé, la scolarisation ou le transport des Palestiniens s’interroge Shtrasler. La droite israélienne a des visées fort différentes de celles de ce chef d’Etat qui n’est là que pour inaugurer les chrysanthèmes. Elle veut une annexion mais sans la population palestinienne : elle meurt d’envie d’avaler les colonies de Goush Etzion, de Ma’aleh Adoumin, la vallée du Jourdain, Ariel et prendrait bien comme dessert toute la zone C –soit 60% de la Cisjordanie – nettoyée de tous ses Arabes bien évidemment. Ces derniers demeureraient dans les zones A et B et n’auraient qu’une autonomie-croupion,  bien diminuée qui n’intéresserait que l’éducation, la santé et les affaires civiles. Point d’armée. Point d’aéroport. Point d’accès à la mer. Et, bien entendu, tous les questions de sécurité seraient entre les mains  d’Israël. Où trouver un Palestinien qui puisse agréer à ces conditions ?

Trump et Netanyahou partagent les mêmes valeurs!

A la stupéfaction de la terre entière, le Président américain a fermé les frontières devant les citoyens de sept pays à majorité musulmane- fermeture actuellement stoppée par la justice. Depuis longtemps, Israël interdit aux Palestiniens d’utiliser ses aéroports et tous les Palestiniens de Cisjordanie ne peuvent voyager qu’en passant par la Jordanie. Quant à ceux de la prison de Gaza imposée par les sionistes, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Sécurité à tous les étages : en Israël, un médecin ou un ingénieur palestiniens et aux Etats Unis un médecin iranien ou une infirmière somalienne posent le même danger imaginaire. La majorité des Palestiniens ne peut entrer en Israël….comme aux Etats Unis de Trump.   Comme pour les Etats Unis, en Israël, tout Palestinien ayant visité un pays arabe devient suspect. Comme les Etats Unis, affirme Gideon Levy (Haaretz, 5 février 2017), Israël a aussi son Guantanamo pour enfermer les réfugiés. Il s’agit de la prison de Megiddo, au nord du pays.

De plus,  les deux pays se prétendent les preux chevaliers de la démocratie. Ne rabâche-t-on pas depuis des décennies qu’Israël est « la seule démocratie du Moyen-Orient » ?  Les Etats Unis ne sont-ils pas  « le leader du monde libre », un pays où un syndicaliste ou un Noir s’expose aux balles d’une police au revolver facile ?  Ce qui faisait dire à Simone de Beauvoir : « Les Etats Unis sont un Etat démocratique. Les citoyens ont le choix entre deux marques de chewing gum ».

Avec ce capital en partage, Trump et Netanyahou vont-ils commencer une lune de miel ? Israël est en extase face au milliardaire et oublie que certains très proches conseillers du  président américain sont de fieffées antisémites comme Steve Bannon ? Mais comme ils sont islamophobes….Paris vaut bien une messe disait le protestant Henri IV pour accéder au trône de France !
Cela avait pourtant mal commencé mercredi 14 février 2017. Face à un Netanyahou mielleux, Trump a débuté ainsi : « Les deux parties doivent faire des compromis pour la paix. You know that, right ? »Tête du Premier Ministre ! Pour arriver à un accord, il faut évidemment des compromis. Mais Netanyahou n’a que faire d’un accord alors pourquoi faire des compromis ? Tout ce que demande Netanyahou à son Seigneur américain, c’est de garder son fauteuil. Or, pour le garder, il ne doit strictement rien faire. Pas de vagues. Rien ne doit changer. Tant de requins lorgnent sur son fauteuil !
Donald Trump, qui comme tous les présidents américains, veut défaire  le nœud gordien du conflit israélo-palestinien –à l’instar d’Alexandre- et  inscrire son nom dans l’Histoire,  apprendra bientôt que Netanyahou n’a rien d’autre à offrir que cet immobilisme de paralytique. Donald Trump veut montrer qu’il peut réussir là où Obama a lamentablement échoué. Mais Philip Golub, professeur à l’Université américaine de Paris nous vaccine  contre toute illusion quand il écrit : « Le problème de quiconque arrive au pouvoir aux Etats Unis aujourd’hui est de savoir que faire au Moyen-Orient. En réalité, ils ne le savent pas…..Il n’y a plus de stratégie américaine dans la région. » Il n’en demeure pas moins que les Américains ont accordé aux sionistes une aide colossale de 38 milliards de dollars sur dix ans et leur ont obligeamment fourni des avions furtifs F-35.

La vérité est que le Seigneur d’Israël Donald Trump  n’a pas la moindre expérience politique. Face à lui, son vassal est un politicien roué. Le vassal l’emportera-t-il sur le grand suzerain ? Mark Twain disait : «  Pour réussir en Amérique, il faut beaucoup d’ignorance et beaucoup de confiance en soi. » Les paris sont ouverts….Les Palestiniens humiliés souffrent et la bombe moyen-orientale risque d’exploser à tout moment à la figure d’un monde qui fait eau de toutes parts.

Mohamed Larbi Bouguerra

**Mercredi 21 février 2017, un tribunal israélien a infligé une peine de dix-huit mois de prison au soldat franco-israélien Elor Azaria qui a déchargé son arme dans la tête du Palestinien Abdelfattah Chérif blessé et à terre. Les jeunes Palestiniens qui lancent des cailloux sur les blindés israéliens écopent de peines bien plus lourdes de la part « des juges » militaires en dépit du fait qu’ils sont mineurs.

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