News - 07.10.2016

Au pilon! pourquoi et comment a-t-on changé le billets de banque, il y a deux ans

Au pilon!

Faut-t-il retirer les billets de banque existants et les remplacer pour « coincer » les contrebandiers et « assécher » les sources de l’argent sale ? Après avoir examiné la question en profondeur et en détail, la réponse est non.
Pourtant, on a recouru à cette solution il y a deux ans. Comment a-t-on procédé et pourquoi.
La suite de notre enquête :


Il ne suffit pas de mettre en circulation la nouvelle gamme de billets conçus et fabriqués après la révolution, encore faut-il établir un programme de retrait des anciens billets en circulation. Ce retrait, indique M. Ali Kedhai, Directeur général de la caisse générale des paiements à la BCT, devait être réalisé en deux temps. L’échange se fait auprès de la BCT et s’étend sur une période de cinq (5) ans à partir de la date de retrait:

  • Une 1ère décision de retrait a eu lieu à partir du 1er janvier 2013 et concernait les coupures de 50, 30 et 20 dinars. Ces coupures demeuraient échangeables jusqu’au 31 décembre 2017 ;
  • Une 2e et dernière décision de retrait a eu lieu à partir du 1er janvier 2015 et concernait les différentes coupures de 10 et 5 dinars. Elles demeuraient échangeables jusqu’au 31 décembre 2019.

Depuis 2013, le ramassage des billets hors validité a totalisé 870 millions de billets de différentes valeurs. Selon M. Kedhai, 98% des coupures concernées ont été collectées et il ne reste plus à reprendre que moins de 2% qui demeurent encore valables à la circulation jusqu’à fin 2017 ou 2019, selon le cas.

La procédure est minutieusement réglementée par une batterie de textes officiels publiés au Jort et de procédures internes diffusées auprès des services, comptoirs et guichets. Une lourde logistique se déploie à travers l’ensemble de la Tunisie. Il s’agit en effet de faire remonter à Tunis, en toute sécurité, les billets ramassés, pour les stocker dans des lieux préalablement aménagés.

Les billets collectés sont centralisés au siège de la BCT et remis à la Caisse centrale. On peut imaginer, avec le volume des liasses, toute l’intendance nécessaire. Commence alors un travail de reconnaissance à l’unité, puis un comptage par machine d’abord et, ensuite, manuel par deux agents, en présence d’un superviseur qui appartient à un service différent.

Les billets dûment identifiés et comptés seront alors perforés : quatre trous dans les coins et un trou au milieu. Ils iront, sous haute surveillance, à la déchiqueteuse spécialisée et feront l’objet de constats formalisés.

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