Opinions - 10.09.2016

Saad Seddik: l'Agriculture, un ministère de souveraineté

L’Agriculture: un ministère de souveraineté

Je suis honoré d’avoir servi la patrie, d’avoir assumé la responsabilité d’un département qui gère un secteur vital et stratégique d’une haute importance dans le processus de développement du pays et dans l’économie nationale, mû en cela par un sentiment patriotique vivace et la conscience que le pays me chargeait de la responsabilité de contribuer, en ma qualité de ministre ayant en charge ce département, au relèvement des défis actuels et futurs auxquels fait face mon pays.

Ce fut une expérience à la fois riche et aux multiples aspects qui a contribué au développement du secteur. Elle a permis la résolution de maintes problématiques à la faveur de fréquentes et intenses visites de terrain, de multiples contacts avec tous les intervenants, les experts qui y sont affectés, comme les organisations professionnelles nationales et régionales, les syndicats, les unions professionnelles et les associations, ainsi que les ministères concernés ( Commerce, Industrie, Finances, Développement régional, etc.).

Des sujets brûlants

Le secteur de l’hydraulique: vital et prioritaire s’il en est, le secteur de l’hydraulique revêt une importance extrême, notamment au niveau de la mobilisation des ressources en eau permettant la création de nouveaux ouvrages, l’aménagement et la préservation des ouvrages en place, de l’intensification de l’investissement dans les ressources hydriques non traditionnelles, à l’instar du dessalement de l’eau de mer, l’exploitation des eaux usées et traitées servant d’appoint, particulièrement dans les zones souffrant d’un déficit hydrique accentué. L’accent est mis sur le besoin de conduire à son terme la réalisation des projets en cours dans le cadre de l’actuel exercice et du plan de développement 2016-2020.

Le secteur de la pêche: l’effort consenti au niveau du secteur de la pêche s’est focalisé sur l’organisation du secteur, l’amélioration des conditions sociales des pêcheurs, la préservation des richesses halieutiques, l’aménagement de l’infrastructure, la lutte contre la pêche non autorisée ou interdite.

L’aviculture et les produits laitiers: les principales actions entreprises ont porté sur l’organisation de ce secteur, la protection des producteurs, la maîtrise du surplus de production laitière, l’ouverture sur les marchés extérieurs et l’industrialisation du produit.

Santé végétale, santé animale:

  • Intensification des campagnes de contrôle sanitaire, notamment au niveau des zones frontalières,
  • Mise en place de programmes spécifiques de prévention d’épidémies risquant d’affecter nos productions stratégiques, principalement nos oliveraies et nos palmeraies,
  • Renforcement des actions d’encadrement, d’accompagnement et d’orientation agricole en vue d’améliorer les rendements et de permettre une meilleure adaptation aux changements climatiques,
  • Parachèvement de l’étude consacrée à l’assurance agricole, ce maillon faible dans le processus de lutte contre toutes sortes de fléaux naturels frappant le secteur agricole,
  • Règlement du dossier de l’endettement, cette autre problématique à laquelle fait face le secteur de l’agriculture et de la pêche, et qui met en péril la pérennité de la production et la stabilité de l’agriculteur et du pêcheur.

Mes suggestions

  • Mettre en valeur tous les avantages que recèle le modèle que nous avons préconisé, tout en poursuivant la mise en œuvre des plans et stratégies y afférents, en y impliquant tous les acteurs concernés du secteur de l’agriculture et de la pêche à l’échelle nationale, régionale et locale (agents de l’administration, techniciens, politiques),
  • Poursuivre les actions de partenariat mettant à contribution la profession et toutes les composantes de la société civile, toujours dans le cadre d’une émulation saine bannissant tout esprit revendicatif,
  • Mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation des politiques poursuivies,
  • Élaborer des politiques tarifaires s’appliquant aux productions agricoles en vue de préserver les moyens de production et de sauvegarder le pouvoir d’achat du consommateur,
  • Poursuivre le programme d’organisation du département tant au niveau central que régional,
  • Réactiver les directives constitutionnelles concernant le développement régional et local,
  • Ne jamais perdre de vue le caractère éminemment stratégique du secteur agricole, ni l’importance que revêt ce département de souveraineté qu’est le ministère de l’Agriculture qui doit disposer de tous les moyens et tous les moyens humains et financiers lui permettant d’accomplir au mieux les tâches qui lui sont imparties, de réaliser les objectifs qui lui sont assignés, à savoir : assurer la sécurité alimentaire et les ressources en eau, préserver la pérennité de ses activités, valoriser pleinement toutes les ressources agricoles et veiller à la continuité des activités de production et de promotion des producteurs en général et des jeunes producteurs en particulier.

Saad Seddik
Ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques
et de la Pêche dans le gouvernement Essid

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1 Commentaire
Les Commentaires
mell - 10-09-2016 08:26

Il faut rajouter à ce programme déjà riche, l'optimisation de l'irrigation qui consomme plus de la moitié des ressources hydriques. Un programme national stratégique doit être mis en place.

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