News - 20.07.2016

Habib Essid : «Je ne déserte jamais, j’ai choisi la voie la plus rapide, avec le sentiment du devoir accompli»

Habib Essid : «Je ne déserte jamais, j’ai choisi la voie la plus rapide, avec le sentiment du devoir accompli»

Habib Essid a bouffé du lion! Ferme et résolu, le chef du Gouvernement a martelé qu’il ne démissionnerait pas. « Je ne cède pas aux pressions aussi fortes qu’elles soient, alléchantes (sortie par la grande porte) ou menaçantes (vous serez maltraité). Déserter, n’est ma mon genre! Ceux qui ont voulu me soumettre à leurs pressions, ne me connaissent pas. Je ne me laisse pas faire. En 43 ans de service, je n’ai jamais cessé de me tenir à la disposition de mon pays. Je le resterai toujours, tant que j’en aurai la capacité, tant j’en suis convaincu!  Si parmi les quatre voies de sortie, j’ai choisi le passage devant l’Assemblée, c’est par ce que cela me parait le processus le plus rapide. »

 
Soumis au feu roulant de Borhen Bessaies, mercredi soir, sur Attaseea TV, Habib Essid n’a pas manqué de rappeler son désappointement de la manière et le timing de l’Initiative du président Caïd Essebsi. Mais, en homme d’Etat, devant assurer la continuité de sa charge, il s’est résolu à assumer ses fonctions jusqu’au bout. Défendant son bilan, il a soutenu le fait que «le verre est à moitié plein », mais qui risque de « commencer à s’évaporer ». L’essentiel pour lui est de « ne pas le déverser, mais de continuer à le remplir. » Citant Georges Moustaki, il a affirmé : «Dans ma solitude, je ne suis jamais seul.» Une allusion directe à ceux qui l’accusent d’échec, arguant du fait que « la responsabilité est collective, partis, organisations et société civile », sans pointer du doigt une cible particulière, réfutant toute accusation directe pouvant être faite au chef de l’Etat ou autre partie.
 
Balayant d'un revers de main, toute insinuation de voir derrière l’Initiative Caïd Essebsi des « sollicitations étrangères », il a affirmé que l’acte du président est un acte souverain, 100% tunisien, sans la moindre interférence extérieure. Essid a également indiqué que toutes les nominations aux hautes fonctions, y compris celles sécuritaires, ainsi que la recomposition de son gouvernement le 6 janvier dernier, ont été effectuées en pleine concertation avec le président de la République.
 
En se présentant devant les élus de la Nation et se soumettant à leur verdict, Habib Essid estime que c’est la décision la plus conforme à son sens de la responsabilité, à la constitution et à l’intérêt national. C’est ce seul intérêt national qui l’anime et lui dicte sa décision. 
 
Compte-t-il jouer un rôle politique à l’avenir? « Tout est possible, répond-il. Si la Tunisie a un jour ou l’autre besoin de moi, je serai toujours à la disposition de mon pays… D’ores et déjà, je me tiens à la disposition de mon successeur s’il me sollicite. » 
Habib Essid reste optimiste quant à l’avenir de la Tunisie, « malgré toutes les difficultés, de grandes difficultés, confiant dans le génie tunisien qui nous permet de nous en sortir toujours! »
 
Les messages sont clairs : la voie de sortie est désormais balisée. Le Bardo en sera la porte. Petite ou grande. Mais dans le respect de la constitution. « Et avec le sentiment du devoir accompli », ponctue-t-il.