News - 21.06.2016

Et si on avait fait le mauvais choix ?

Morosité

S’il faut choisir un seul terme pour caractériser la situation actuelle en Tunisie, c’est bien celui de morosité. L’euphorie des premiers mois de la révolution où tout paraissait possible a cédé la place au désenchantement. La démocratie, c’est bien. Mais elle ne nourrit pas son homme. Les Tunisiens s'en sont très vite rendu compte avec le marasme économique, l'érosion du pouvoir d'achat, avec en prime le terrorisme, l’insécurité et finalement l’absence de perspective. Voila en quoi se résume la révolution pour beaucoup de Tunisiens.

Ils ont cru voir en Béji Caïd Essebsi l'homme providentiel, une sorte de réincarnation de Bourguiba. Mal leur en a pris. La crise est plus grave qu'on ne l'imaginait. La révolution tel un ouragan a tout balayé sur son passage : l'économie, les institutions, l'Etat. Aujourd'hui, le Tunisien est tombé dans «l'à-quoi-bonisme». S'il croit encore à quelque chose, c'est à la fatalité de l'échec. Son pays lui échappe entre ses mains. Il a l'impression de vivre un cauchemar. Le spectre de la Grèce ou de l'Argentine est omniprésent avec la chute du dinar et les faillites de banques.Et finit par s'interroger : et si on avait fait le mauvais choix.