News - 15.03.2016

L'enseignant universitaire perdu dans les méandres administratifs

Dans la série, les méandres administratifs de l’enseignement supérieur

Je vous parle des démarches administratives que l’enseignant universitaire a à suivre pour reprogrammer ses enseignements suite à son absence pour un séjour scientifique ou autre à l’étranger.

Il nous est demandé de fournir une autorisation d’absence comprenant une invitation que l’organisme qui invite doit fournir à l’invitée, que celui-ci remet à son administration. Avec cela, il est demandé à l’intéressé de remplir un formulaire qui prévoit ses remplacements en les avançant ou en les programmant après la date initiale. Ce formulaire de reprogrammation des heures dues, ce qui est légitime, doit être signé par le concerné, le directeur du département, le directeur des études, le directeur de l’institut et par l’enseignant remplaçant, soit 5 signatures. Si l’absence est de plus d’une semaine et de moins de 15 jours, il faut rajouter la signature du président d’université, 6 au total. Si le séjour est plus long que ça, il faut en plus la signature du ministre de l’enseignement supérieur ce qui élève le nombre des signatures à 7.

Cette lourdeur administrative m’a fait perdre, au moins à deux reprises, des participations à des congrès à l’étranger, et si on brûlait les étapes, on était sûr de ne pas être remboursé de ses frais et de ne pas être couvert en cas de problème (accident ou autre) ; ce que certains font avec courage. Mais l’aberrant dans ce que j’expose est qu’on demande à l’enseignant de faire signer un collègue remplaçant alors qu’il n’a pas prévu de remplacement par ce collègue ou par un autre et qu’il a simplement reprogrammé ses séances. Et quand tu protestes, tu t’entends dire c’est l’administration. Mais l’administration, c’est qui ? N’est-ce pas ces hommes et ces femmes élus qui gouvernent les institutions ? Ces personnes élus sont-elles dénudées de sens pour perpétuer des aberrations, qui sont le fait des gouvernants et non de la loi (ayant eu une discussion sur cette question avec un juriste du ministère) ? Et le syndicat, il est ou pour corriger ces anomalies ?
Faire signer un collègue alors qu’on n’a pas recours à son service, est ce rationnel ?

Il est temps et plus que temps que le ministère allège les démarches administratives et que le syndicat travaille à assoir les bonnes pratiques pour le bien de la recherche.

Nihel Ben Amar
Professeure Génie Chimique à l’INSAT
Docteur en Génie des Procédés Industriels
Ingénieur Génie Energétique