Opinions - 22.01.2016

À ceux qui sont partis…

À ceux qui sont partis…

À l’a une des blessures portées, des crimes commis et des tueries assourdissantes, nous nous tourmentons de questionnements perpétuels.

Le ciel est dorénavant strié de nuages noirs. Et le vent qui tourbillonne exhale une odeur de souffrance. L’écho des bras qui tombent et des corps qui fléchissent résonne.

Quelle est la raison qui incite ces hommes et ces femmes à partir?

Combien en dénombre-t-on qui sombrent dans la cruauté?

Je me suis interrogée sur les motivations variées, qui poussent tant d’individus à quitter leur patrie, à renier leur environnement et à s’exiler, s’éparpiller, pour faire jaillir le sang et pour s’enorgueillir de crimes innommables.

De loin, j’ai analysé leurs failles, au rythme des documentaires et des portraits diffusés sur l’écran. Et puis j’ai contemplé des sols jonchés de détritus, j’ai visité des familles démunies, logeant dans des lieux vétustes empreints de désespoir.

La misère n’est pas la seule réponse. Il subsiste encore des doutes. Ne sommes- nous pas tous ici livrés à nous-mêmes, êtres vulnérables sillonnant une vie pourvue d’obstacles fortuits et divers? Ne possédons-nous pas des fissures qui demeurent et n’attendent qu’à se creuser et à briser nos âmes, ensevelissant nos esprits éreintés?

Ils nous travaillent, décortiquent nos cerveaux embrumés pour nous atteindre, pour que des gens comme vous et moi, rejoignent l’armée de la déraison. Ils haranguent des enfants et développent des dispositifs complexes pour susciter une folie dévastatrice. Pour que fourmillent des soldats à l’obédience inconnue, sibylline,factice, composée de règles tout aussi insensées et grotesques les unes que les autres.

C’est pourtant dans ces moments terribles que nous devons nous rassembler, esquisser des sourires et nous munir d’un optimisme immuable. J’entends vos rires moqueurs, j’entrevois vos regards courroucés. Comment insuffler la joie lorsque de l’Orient à l’Occident ces fourbes de la religion nous font courber l’échine jusqu’à ne plus percevoir nos chevilles.

Et pourtant ce ne sont que les attitudes bienveillantes, combatives et positives qui nous aideront à surmonter les épreuves.Le négativisme ambiant et les chants de mélancolie scandés à tout-va ne feront que nous enliser dans ce qu’ils auront propagé avec aigreur.

Nous n’allons pas tomber, ni tressaillir, nous accueillerons les blessures plus forts et imperméables que jamais…

Emna Guellaty