News - 12.10.2015

Le Procureur général suisse à Tunis : 12 personnes poursuivies et 60 millions de francs suisses bloqués

Le Procureur général suisse à Tunis : 12 personnes poursuivies et 60 millions de francs suisses bloqués

A six semaines de la visite officielle que doit entreprendre le président Béji Caïd Essebsi en Suisse les 26 et 27 novembre prochain, la justice suisse s’active pour permettre à la Tunisie de recouvrer les avoirs de président déchu et des membres de sa famille. Une procédure pénale est en effet menée à l’encontre de 12 personnes et contre inconnus. Les prévenus sont soupçonnés de blanchiment d’argent, de participation ou de soutien à une organisation criminelle et de corruption d’agents publics étrangers. La Suisse a bloqué l’équivalent de quelque 60 millions de francs suisses sur des comptes bancaires en Suisse. Le but du Ministère suisse public de la Confédération (MPC) est de permettre la restitution de ces fonds à leurs propriétaires légitimes.

Comment la Tunisie et la Suisse peuvent progresser, dans la phase décisive de la procédure, leurs efforts communs dans les cas de soupçons de blanchiment d’argent et d’autres infractions en rapport avec le «printemps arabe» ? Tel est l’objet de la visite effectuée à Tunis ce lundi 12 octobre par le Procureur général de la Confédération Suisse Michael Lauber. A la tête d’une délégation de trois collaborateurs du Ministère public de la Confédération, il a eu une série d’entretiens avec les autorités judiciaires tunisiennes axés sur un mutuel échange d’informations. 
 
« Le but de cette rencontre bilatérale de haut niveau, indique une source suisse autorisée, était de renforcer et ainsi de faire progresser les diverses procédures pénales, et de développer l’entraide judiciaire nécessaire. Peu avant son retour en Suisse, le Procureur général Michael Lauber a précisé lors d’un point de presse que les enquêtes suisses sont actuellement dans une phase décisive, et que les échanges mutuels directs concernant la progression des enquêtes et d’éventuels obstacles juridiques étaient importants. Il a ajouté qu’une coopération internationale coordonnée est indispensable et que la contribution des autorités tunisiennes était décisive pour le succès des procédures suisses.