Opinions - 01.10.2015

Ahmed Noureddine, Vie d’un patriote ou le testament moral et politique d’un éminent serviteur de l’Etat

Ahmed Noureddine, Vie d’un patriote ou le testament moral et politique  d’un  éminent serviteur de l’Etat

Ahmed Noureddine est décédé le 12 octobre 2007, près de trente-cinq ans après sa retraite politique, au terme d’une vie publique qu’il a marquée de son empreinte, du sceau de sa compétence et de ses grandes  réalisations, du sceau de la morale et de la transparence, du sceau de sa vertu et de sa probité. Contrairement à de  nombreux hommes politiques tunisiens ou étrangers tombés en disgrâce ou n’ayant plus de fonction officielle et dont la disparition a suivi de très peu  la fin de la carrière, cette longue absence de la scène politique ne l’a pas relégué dans l’oubli en raison de ces qualités exceptionnelles.
Alors que l’œuvre des responsables oubliés n’a pas laissé de souvenir impérissable auprès de leurs contemporains et qu’elle a, parfois, été discréditée par la postérité, Ahmed Noureddine a continué à jouir, après avoir quitté la vie publique, de la grande estime et de la considération de ceux qui l’ont connu .

 

Ses anciens élèves de l’école primaire supérieure de Sfax, du Lycée de garçons de Sousse, ses collègues,  les anciens militants du Néo-Destour, ses anciens collaborateurs à la municipalité de Sousse et au ministère des travaux publics et de l’Habitat ne l’ont pas oublié et  ont continué à faire des appréciations très élogieuses au sujet de son parcours de militant, d’enseignant et de responsable politique chaque fois qu’ils abordaient la vie et l’œuvre du premier proviseur tunisien du Lycée de garçons de Sousse et du premier président tunisien de sa municipalité.

Les hommages à Ahmed Noureddine

Après sa disparition,  ils ont tenu à lui rendre le plus grand des hommages à travers des témoignages de considération adressés à la famille ou à l’occasion de la commémoration du quarantième jour de son décès au cours d’une cérémonie solennelle organisée par la municipalité Sousse. Plusieurs de ses  anciens élèves français, revenus en France dans les années 1950, de retour aux sources trente ou quarante ans après et désireux de manifester leur reconnaissance pour la formation reçue,  tenaient, au cours de leur pèlerinage soussien, à rendre visite à leur ancien professeur de physique chimie et à égrener les souvenirs émouvants de leur passage au lycée. Après son décès, ils lui ont également rendu de vibrants hommages à travers des témoignages émouvants envoyés à la famille. 


Tous ces hommages ont été publiés dans des articles parus dans des quotidiens tunisiens et, en janvier 2008, dans une plaquette intitulée «A la mémoire d’Ahmed Noureddine » éditée par la municipalité de Sousse  et destinée à immortaliser son parcours exemplaire. Mais cette très belle plaquette ne constitue qu’un bref aperçu  et ne rend compte  que de quelques bribes d’une vie consacrée au service de la patrie, de l’Etat et de la collectivité. Il manquait, pour honorer sa mémoire, percer et livrer  le secret d’une âme noble, d’un être exceptionnel  admiré et aimé de tous ceux qui l’ont côtoyé et fréquenté ou suivi son parcours,  un témoignage plus exhaustif, plus précis et d’une plus grande  envergure émanant d’un proche ou d’un disciple, d’autant plus que le livre de Mounir Charfi sur les 107 ministres de Bourguiba depuis l’indépendance jusqu’en 1987, publié chez  l’Harmattan en 1989, n’évoque sa vie et son œuvre que d’une  manière épisodique parce  qu’il était perçu comme un ministre technocrate et qu’il ne faisait pas partie du cercle fermé des proches de Bourguiba. C’est désormais chose faite.

Rigueur de l’historien et vénération filiale

Ce livre d’où j’ai puisé la plupart des informations contenues dans les développements précédents ,  et qui a été appelé de tous leurs vœux par les amis d’Ahmed Noureddine et particulièrement par  l’un de ces disciples, Anouar El Fani, en marge d’un article du 27 octobre 2007  consacré au rôle de précurseur joué par le maire de Sousse  dans le domaine de la sauvegarde et de la restauration du patrimoine culturel de la médina de cette ville et  publié sur les colonnes du Journal La Presse,  vient en effet de paraître. Ecrit par Ali Noureddine, historien de formation et de métier, fils et premier disciple d’Ahmed Noureddine et intitulé «Ahmed Noureddine, Vie d’un patriote», il répond parfaitement aux exigences précitées et va même au-delà des attentes de ceux qui ont incité directement ou indirectement  l’auteur à écrire la vie de son père.


Ali Noureddine refuse  de classer son livre dans le genre biographique et de le considérer comme «un travail académique répondant aux critères scientifiques de la recherche historique et du genre biographique », en raison de l’insuffisance, voire de l’absence d’informations relatives à certains épisodes de la vie du grand disparu,  à cause des zones d’ombre qui persistent malgré les investigations sérieuses, «du récit parcellaire, parfois  même haché». Il déplore sa connaissance incomplète de l’itinéraire de son père, même s’il a pu, pour construire en partie son récit,  combler en grande partie ces  lacunes par la consultation de certains documents et particulièrement  l’entretien accordé par ce dernier à l’historien Habib Kazdaghli et où il évoque son adolescence, ses années parisiennes, quelques épisodes de la lutte de libération nationale ainsi que sa participation à la réforme de l’enseignement de 1958.

 
 Il n’en reste pas moins vrai que son ouvrage témoigne  de la rigueur de l’historien  soucieux de faire preuve  d’impartialité et de la plus grande objectivité possible,  d’une exactitude scrupuleuse dans la relation des faits  et capable, comme tout historien digne de ce nom,  de prendre le recul nécessaire lui permettant de mettre les faits en perspective, c’est-à-dire d’en présenter toutes les dimensions, l’arrière-plan, le contexte, d’en apprécier, grâce à sa perspicacité,  l’importance et de repérer ce qui fait sens dans la vie et l’œuvre de son père . Ne rappelle-t-il pas dans l’avant-propos de son livre qu’il  s’est fait un point d’honneur de ne raconter que les événements dont il a été le témoin direct, de ne rapporter que ceux  dont il a « entendu et vérifié les récits de très nombreuses fois de la bouche de son père, de ses amis ou de ceux qui ont travaillé avec lui ou sous sa direction » et qu’il s’est, en revanche, abstenu, par honnêteté morale et  intellectuelle, vertus léguées sans doute par son père,  de relater «  les  épisodes sur lesquels plane un doute même minime  ? 

Ces scrupules, qui l’honorent, ne l’empêchent pas de dire avec beaucoup de pudeur et souvent, entre les lignes et dans des pages émouvantes,  sa vénération pour son père qui est, en partie, à l’origine de ce livre. C’est cette vénération filiale qui fait que le récit n’est pas écrit à la 3ème personne  du singulier, comme le ferait un biographe relatant l’histoire de son personnage d’un point de vue extérieur,  et qu’il prend  la forme de l’entretien rétrospectif où le père, figure emblématique et exemplaire, est convoqué sur la scène de l’écriture comme un interlocuteur privilégié et affectueusement interpellé et tutoyé à chaque page, en quelque sorte ressuscité. Le «Tu» se substitue au «il» et le «Je» s’efface devant l’omniprésence du « Tu » sauf dans  l’avant-propos où l’auteur, dans l’habit de l’historien ou du «biographe» scrupuleux , évoque la genèse de son récit, les sources utilisées pour sa construction, son hésitation, et ses réticences à écrire ce livre, enfin sa finalité qui lui permet de pallier les difficultés et de surmonter ses scrupules, sans oublier le pacte biographique qu’il conclut avec son lecteur et où il s’engage à une « prudente, rigoureuse et minutieuse relation des événements».


A l’occasion des souvenirs rapportés par le père et racontées par le fils, des scènes magnifiques et émouvantes de ce livre, révélatrices des liens de complicité qui se sont tissées entre les deux hommes  mettent face au Père, au Guide, au baliseur, au maître à penser le fils, le disciple séduit et ébloui  par les qualités intellectuelles, professionnelles  et morales du Maître et par sa Sagesse. Il s’agit d’un legs inestimable constitué par des principes éthiques et déontologiques  érigées en vertus cardinales et  transmis au fils, à la famille, aux amis, à la patrie , à la classe politique par Ahmed Noureddine, l’enseignant, le patriote, l’édile, l’homme politique  et qu’Ali Noureddine souhaite  partager avec ses lecteurs. C’est la raison d’être  de ce livre que l’auteur met en exergue à la fin de l’avant-propos et qu’il ressasse à un point tel que cette «biographie» apparaît comme le testament intellectuel, moral et politique d’un grand patriote et d’un éminent serviteur de l’Etat illustré par des exemples très nombreux : « Je souhaite que, de ce livre, ressurgisse la personnalité d’un patriote qui exerça , à partir de 1956, des responsabilités gouvernementales, municipales et diplomatiques. Ahmed Noureddine bâtit son action et sa réputation sur des valeurs morales, au nom de son attachement à la chose publique et à l’intérêt général».

Avec Ali Noureddine comme avec beaucoup d’autres biographes, le projet biographique n’est plus une fin en soi. Le livre ne vise pas uniquement à glorifier un homme exceptionnel  mais aussi et surtout à diffuser les valeurs incarnées par cet homme. Document d’une exactitude scrupuleuse et d’une véracité indiscutable, cet ouvrage laisse aussi transparaître la subjectivité de l’auteur, entendue non au sens d’une volonté délibérée d’imposer une certaine lecture des évènements relatés afin d’en orienter l’interprétation mais au sens où il laisse voir l’adhésion totale et inconditionnelle qui est la sienne pour ces valeurs.

Biographie ou hagiographie?

Même s’il récuse l’appartenance de son livre au genre biographique et même au récit de vie leur préférant la formule « séquences de vie » ou sa variante « instants de vie », nous sommes avec Ali Noureddine au cœur même du paradoxe lié au genre biographique qui exige que le biographe ait des affinités avec son personnage et qu’il préserve, en même temps, son objectivité et son impartialité. Périlleux exercice s’il en fut et qui se complique par la piété filiale et par la construction nécessaire du récit qui implique une organisation des faits où l’impartialité totale est sujette à caution. ! L’auteur en est conscient lorsqu’il rappelle l’obligation d’objectivité faite à l’historien qui devient  d’autant plus impérieuse   que  le sujet de son récit biographique est un parent ou qu’il fait partie de sa famille idéologique ou politique: « Devenir le « biographe » de mon père […..| ne fait-il pas courir le risque d’en devenir l’hagiographe ?  D’en présenter un portrait idéalisé ?»

 

Ali Noureddine réussit, dans une très large mesure et avec beaucoup de brio, à éviter cet écueil en prenant soin de respecter le pacte biographique,  les normes éthiques de la recherche historique précités, de choisir des sources très fiables, de vérifier l’exactitude des faits relatés en les recoupant par les témoignages des amis, des collègues, des élèves et des camarades d’Ahmed Noureddine,  par la consultation de la presse coloniale pendant le Protectorat et de la presse nationale après l’indépendance et des rapports des chancelleries étrangères, particulièrement les rapports de l’Ambassade de France dont l’appréciation des événements survenus en Tunisie montre une très bonne connaissance du milieu  et une grande perspicacité. Enfin, pour exclure toute subjectivité, l’auteur s’est donné comme règle de conduite, de ne pas donner son avis et de ne pas commenter et pour parer à toute polémique, il a préféré taire toutes les bassesses subies par son père, à une exception près, lorsqu’ il a dénoncé la machination  ourdie  en 1973, dans les arcanes du pouvoir,  pour mettre fin à la carrière politique de ce dernier, dans la foulée du procès intenté à Ahmed Ben Salah condamné pour haute trahison après l’échec de la politique des coopératives  dans le domaine agraire. S’il l’a fait,  ce n’est pas pour régler des comptes avec les  comploteurs, ennemis de Ben Salah et déterminés à évincer des allées du  pouvoir, tous ceux qui ont refusé de faire du tout puissant ministre des années 60 le bouc émissaire d’un échec dont la responsabilité devait être endossée par le gouvernement dans son ensemble, mais pour disculper son père accusé publiquement par Bourguiba, au cours d’une conférence donnée en 1973 à l’IPSI , d’avoir entretenu, du temps où il était ambassadeur à Alger, «une correspondance  suivie » avec Mongi Fekih, ancien gouverneur de Kairouan , pour tenter  « de faire revenir  Ben Salah en Tunisie et de reconstituer leur association de malfaiteurs ».

 Comme pour faire écho  à son père balayant d’un revers de main  ce genre de mesquineries, Ali Noureddine a superbement ignoré les instigateurs de cette affaire de la correspondance fictive entre Ahmed Noureddine et Mongi Fekih, cousue de fil blanc, ne daignant vraisemblablement faire d’investigation pour les identifier ou décidant, au cas où il les aurait faites, de ne pas informer le lecteur de leurs résultats ! Bon sang ne saurait mentir!

Des morceaux d’anthologie ou le talent de l’écrivain

Ce qu’Ali Noureddine présente, sans doute par modestie  mais surtout en raison de son perfectionnisme légendaire – autres qualités  héritées du père– comme des séquences de la vie d’Ahmed Noureddine rapportées par son fils apparaît comme une biographie complète de ce grand commis de l’Etat, relative à la période qui va de la naissance en 1912  jusqu’à la retraite politique en 1973. L’auteur focalise certes sur les moments forts de l’itinéraire de ce grand homme mais il aborde avec force détails son parcours : son enfance et ses études primaires, son adolescence, ses années de collège et sa prise de conscience nationale, ses études supérieures dans le Paris des années 30, sa carrière d’enseignant, sa fierté et son bonheur d’exercer « le plus beau métier du monde », sa contribution  à la lutte pour la libération nationale à Sousse et dans la région du Sahel, ses responsabilités académiques et ses fonctions politiques. Ali Noureddine absent de Tunisie de 1973 à 1980 pour préparer une thèse de doctorat, sa biographie  a été complétée par un témoignage d’une dizaine de pages  de Hédhili Chaouache, l’un des amis les plus proches de son père, relatif à la période 1973- 2013.

L’évocation de ce parcours nous a valu de très belles pages d’histoire familiale, écrites parfois sur un ton lyrique dénué de toute effusion sentimentale, et d’histoire nationale et même européenne grâce auxquelles l’auteur restitue admirablement l’atmosphère singulière dans laquelle a vécu Ahmed Noureddine. Les analyses fines le disputent, dans ces pages,  à l’expression très pudique de l’émotion et à l’humour le plus caustique. Qu’on pense à ces morceaux d’anthologie rappelant le grand  Pagnol et relatant la réussite scolaire du jeune Ahmed Noureddine perçu lui aussi par l’un de ces enseignants comme un enfant prodige à l’instar du jeune Marcel dans La gloire de mon père, ou à d’autres  pages magnifiques évoquant ses exploits de grand chasseur et de grand bricoleur devant l’éternel n’hésitant pas à fabriquer ses propres cartouches et même un fusil de chasse artisanal qui aurait pu lui défigurer le visage,   sans oublier le jeune lycéen maltais Massa qui , par malice ou croyant consoler le directeur Pactus de la perte de son chien-loup, auquel il était très attaché, consacra à l’animal dans La  gazette  du Collège de Sousse une oraison funèbre parodiant  l’oraison dédiée par Bossuet à Henriette d’Angleterre, ce qui a entraîné la suspension de la gazette ! De cet univers jaillissent des figures très sympathiques comme celle de la volubile grand-mère paternelle, source inépuisable d’anecdotes et de souvenirs sur la famille et sur la ville de Sousse, ou celle du grand-père paternel digne, discret et d’une honnêteté exemplaire, des figures émouvantes comme celle de Zmorda Belouis- Noureddine, mère de l’auteur et militante très active dans les rangs du Néo-Destour, dont la mort, à un très jeune âge l’a profondément chagriné  et sur la pierre tombale de laquelle une épitaphe rappelle le patriotisme et le militantisme. On ne peut passer sous silence celle du sourd-muet Hmila, «soldat de l’ombre» et emblème des résistants anonymes qui se sont engagées dans la lutte nationale sans demander de gratification après l’indépendance et qui sont décédés dans le dénuement le plus total.


Dans toutes ces pages Ali Noureddine étale son savoir-faire  d’historien et ses talents d’écrivain réussissant  dans de nombreuses pages à faire  une heureuse symbiose entre les données historiques et le récit littéraire, nous rappelant que l’approche moderne de la biographie en fait à la fois une science et un art.

Un parangon de vertu et de probité

Que retenir de ce livre  sinon  l’image d’humilité, d’intégrité, d’abnégation, de générosité, de compétence d’un grand homme qui a servi en tant que professeur, proviseur, militant, maire, ministre ou ambassadeur son pays sans jamais se servir ? Dans ce livre,  Ali Noureddine multiple tellement les exemples de cette  probité légendaire que le lecteur impressionné et fasciné opposera spontanément ce legs d’Ahmed Noureddine à celui de la mafia des profiteurs qui ont sévi particulièrement pendant l’ère de Ben Ali et  qui ont immolé le pays à l’autel de leurs appétits voraces et de leur cupidité sans égale dans notre histoire moderne et contemporaine. Ahmed Noureddine est, de ce point de vue, le parangon de l’homme politique intégré et dévoué qui a servi l’Etat national.

On ne peut pas également oublier l’image de grand bâtisseur et de grand philanthrope liée à la personnalité d’Ahmed Noureddine. Pour le physicien doublé de l’humaniste qu’il était, l’univers physique, le monde matériel ne pouvait et ne devait être que le lieu et l’expression de la plus haute spiritualité. Changer ce réel, le modeler pour qu’il devienne, conformément à une éthique noble et de grandes valeurs, le monde rêvé, tel devait être le rôle de l’homme politique. Maire de Sousse, il transforme un petit cercle d’officiers français en un magnifique complexe hôtelier, un coin de rêve, écrit M’hamed Ben Youssef dans Tunis-Hebdo. C’est pourquoi la charge de ministre des travaux publics et de l’habitat que  Bourguiba, séduit, entre autres, par cette réalisation, lui a confiée pendant toute une décennie lui seyait à merveille. S’approprier l’espace, l’aménager, le rendre plus beau et plus utile et le restituer au peuple, c’est à cette tâche ô combien exaltante que s’est attelé feu Ahmed Noureddine, bâtisseur de routes, de ponts, d’aéroports et de grands établissements publics, jetant ainsi les bases de l’aménagement territorial, de l’infrastructure routière, de la rénovation de l’habitat dans la Tunisie moderne.


 Ce livre nous permet de nous mouvoir dans les sphères étoilées, loin des miasmes morbides pour reprendre une formule baudelairienne. Suivre l’exemple du grand disparu, c’est comme le dit Monique Chaouèche  dans la plaquette que la municipalité de Sousse a consacrée à Ahmed Noureddine, déployer de grandes ailes pour voler loin et haut au-delà du monde physique et de l’univers des réalités bassement matérielles.


Cet hommage rendu par Ali Noureddine à son père est aussi un hommage à toute une génération de militants qui ne sont pas oubliés dans le livre, tels que Hmila et dont la mégalomanie de Bourguiba a occulté les luttes et dont l’ingratitude des hommes ou celle des institutions a fait oublier les sacrifices.
Brisons-là pour terminer avec une suggestion : à une époque où le nombre des lecteurs francophones se rétrécit à vue d’œil, ne serait-il pas judicieux de traduire en arabe ce livre remarquable pour accroître son audience ?

 

Habib Mellakh
 

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