News - 26.07.2015

Peine de mort contre les terroristes : les deux erreurs impardonnables de Moncef Marzouki

Peine de mort contre les terroristes : les deux erreurs fatales de Moncef Marzouki

Choisissant son angle d’attaque contre la loi sur le terrorisme et le blanchiment d’argent, l’ancien président provisoire Moncef Marzouki, a dénoncé samedi lors du meeting de son parti à Djerba, la peine de mort qui est y inscrite. Noble attitude, de principe, pour un droit-de-l’hommiste, mais aussi un signe d'amnésie inquiétant. Marzouki avait en effet raté l’occasion exceptionnelle que présentait l’élaboration de la nouvelle constitution pour y ancrer l’abolition de la peine capitale. Hissé à Carthage en 2011 par son parti, le CPR et la bénédiction de la Troïka, principalement Ennahdha, il aurait pu user de toute son  influence pour consacrer ses propres convictions en la matière. Sans trop s’y employer et ne pouvant pas vaincre la résistance de ses alliés islamistes, il cèdera sur ce point capital. 

 

A demi-mots, Moncef Marzouki le reconnaîtra lors d'une interview à Leaders, en septembre 2014, dans l'avion qui le ramenait de sa visite à Rome où, notamment il avait été reçu par le Pape François 1er, mais ne s’y attardera pas beaucoup. Il l''attribuera aux difficultés rencontrées à concilier ses principes et ses charges politiques. Qu’il nous évite aujourd’hui de brandir cette ultime sanction de peine de mort et reprocher aux élus de la nation de l’avoir adoptée.

 

Aucun démocrate n’admet, en ce XXIème siècle, cette condamnation qualifiée de barbare et indigne d’un État moderne. Même si l’extrême menace du terrorisme pourrait la justifier sous la pression d'évènements conjoncturels et encadrée par un arsenal judiciaire garantissant les droits. Mais, instrumentaliser à des fins politiques purement populistes le principe de peine de mort à l’encontre de terroristes dûment reconnus coupables, après épuisement de tous les recours, est une grande erreur. Plus, une faute. Mais, ce n’est pas la seule. 

 

Moncef Marzouki qui veut prémunir ces terroristes contre la guillotine, aurait pu être plus crédible s’il avait œuvré durant son mandat à éradiquer le terrorisme et couper l’herbe sous les pieds des jihadistes. Peut-il nous dire ce qu’il avait fait en la matière  et dans bien d'autres dossiers à propos desquels on s'abstiendra de  lui poser d’autres questions qui risquent d’être plus embarrassantes... 

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