Opinions - 22.07.2015

Sarkozy a raté l’occasion de s’excuser aux tunisiens

Sarkozy a raté l’occasion de s’excuser aux tunisiens

L’ancien président français et président du parti des Républicains Nicolas Sarkozy vient d’achever une visite officielle à Tunis du dimanche au mardi 21 juillet une visite annoncé la veille de son arrivé lors de sa visite à Nice.


Un étrange silence à propos de cette visite officielle de trois jours, un silence aussi bien à propos de la  visite que de ses motifs et ses objectifs.
La visite s’achève et on va certainement l’oublier très vite.

Ce que les Tunisiens n’oublieront  jamais

C’est bien la réaction de Sarkozy et son de gouvernement avant, lors et après  notre révolution.


On n’oubliera jamais  Le 9 janvier alors que les heurts en Tunisie font au moins 23 morts etM.Frédéric Mitterrand tient des propos très complaisant à l'égard du régime de Ben Ali en déclarant “dire que la Tunisie est une dictature me semble exagéré “

 

On n’oubliera jamais le 11 janvier alors que les manifestations sont réprimées dans le sang et le bilan s’élèvait à au moins à 35 morts ou Michèle Alliot-Marie alors ministre des affaires étrangères propose de mettre à disposition du régime de Ben Ali le savoir faire français dans le maintient de l’ordre et pour «régler des situations sécuritaires du même type»
On n’oubliera jamais le jour ou Bruno Le Maire alors ministre de l'Agriculture disait que “ Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé et qui a fait beaucoup de choses”.
On n’oublie jamais Le jour de la fuite de Ben Ali,ou l’Elysée s’était contenté de «prendre note», alors que le président Obama saluait les aspirations des Tunisiens à la démocratie.


On n’oubliera jamais le jour du 13 janvier oule Premier ministre François Fillon s’alarme de l’utilisation disproportionnée de la violence au lendemain de la mort d'un universitaire franco-tunisien, première victime française en Tunisie.


Il fallait attendre Le 19 janvier soit quatre jours après la fuite de Ben Ali et quand les choses deviennent plus clair pour que Nicolas Sarkozy change de ton et soutient alors totalement le changement démocratique et lance un appel à une transition pacifique en Tunisie,et declare quela France et les Français sont "profondément heureux" de voir la liberté et la démocratie s'établir dans ce "pays ami".
 Nicolas Sarkozy affirme alors que la non-ingérence et le soutien à la liberté et à la démocratie étaient au coeur de la politique étrangère française.

Après la chute de Ben Ali, Paris entame alors une autocritique et se met à soutenir le mouvement populaire.
Ce n’était pas aisé pour Paris de passer du jour au lendemain, d'un appui à la dictature de Ben Ali au soutien du mouvement démocratique.

On se rappelle tous que durant des semaines où tout a évolué très vite en Tunisie que Paris a semblé soucieux de ne pas rompre avec celui qui était en position de force (Ben Ali puis le peuple).

Nicola Sarkozy disait alors comme si c’était pour justifier sa politique que “Paris n'avait pas pris la juste mesure" de la "désespérance" du peuple Tunisien.”

Aujourd’hui on lui permet de venir en visite officielle chez nous c’est en quelque sorte lui donner l’occasion de demander pardon à ce peuple qui malgré tout lui a permis d’êtreparmi nous mais il rate encore cette occasion.

Il a osé même d’attaquer l’Algérie sur notre sol

«L’Algérie qu’en sera-t-il dans l’avenir? De son développement, de sa situation? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans l’Union de la Méditerranée»
C’est avec ces propos que Sarkozy parle de notre voisin et frère l’Algériesur notre sol comme si pour nous faire engager dans sa politique obscure lui qui parle toujours de la non ingérence
En plus c’est pour lui une occasion pour parler de son projetde juillet 2008, l’Union de la Méditerranée qui n’a jamais réellement existait.

 

L’ancien chef d’État déclare lors de sa visite qu’ «il y a un lien entre la Méditerranée du Nord et la Méditerranée du Sud» comme pour justifier son intervention.

 

Les Tunisiens se souviennent aussi de l’intervention armée en Libye décidée par Nicolas Sarkozy.

Moncef Kamoun
Architecte