News - 23.04.2015

Les banderoles du "bac sport" : fallait-il blâmer seulement les élèves ?

Les banderoles du "bac sport" : fallait-il blâmer seulement les élèves ?

AKHLA

Le gouvernement  n’a pas apprécié les banderoles hissées par les lycéens à l’occasion du bac sport. Le  ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, Kamel Jendoubi prévoit même des « mesures énergiques » à l’encontre des organisateurs de ce qu’on a appelé les « Dakhla », littéralement « les entrées » à l’instar du cérémonial qui accompagne les grandes rencontres de football. « Ce phénomène, tonne le ministre, n’a rien à voir avec la créativité  et a donné lieu par le passé à des scènes de violence et des comportements dont nombre de lycéens ont été les victimes ». Il est particulièrement outré par ce qui s’est passé dans trois lycées de Tunis où les organisateurs ont eu le mauvais  goût d’arborer des illustrations nazies et racistes. Cela ne pouvait pas plus mal tomber. Au même moment, un soldat était tué dans des affrontements avec les terroristes et alors que notre pays essayait, à l’approche de haute saison touristique de rassurer les T.O.après l'attentat du musée du Bardo.

A vrai dire, la question qu'on devrait se poser est la suivante : les jeunes  qui ont agi de la sorte étaient-ils vraiment conscients de ce qu'ils faisaient. La rapidité avec laquelle ils se sont excusés le lendemain montre bien qu'ils ne l'étaient pas. Nos jeunes sont dépolitisés.  Cinq ans de débats politiques non stop à la télévision n'ont servi à rien sinon à les dégoûter de la politique. Ils soutiennent un parti comme s'ils soutenaient un club de football. D'ailleurs, le mot Dakhla utilisé n'est pas fortuit. Il nous renvoie aux "dakhla" des grands derbies où on a souvent arboré les drapeaux noirs, bien avant la montée des mouvements jihadistes et sans qu'on s'en émeuve.Si on l'est aujourd'hui, c'est parce que les circonstances ne sont plus les mêmes.

Tags : Tunisie