News - 28.03.2015

Aux origines de l’AAO : Bourguiba Jr et ses amis

Aux origines de l’AAO : Bourguiba Jr et ses amis

«C’était en novembre 1974, avait rapporté à Leaders feu le Pr Ali Hili, une vague de grand froid régnait sur l’Europe, clouant sur place des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs en route pour leur quartier d’hiver en Afrique. C’est ainsi qu’en Suisse, des défenseurs de la nature ont recueilli des milliers d’hirondelles vouées à une mort certaine. L’un des médecins du président Habib Bourguiba contacta Bourguiba Junior pour lui demander si la Tunisie ne pouvait pas recevoir ces oiseaux acheminés sur Tunis par avion. Débarquées à l’aéroport de l’Aouina, les hirondelles furent immédiatement relâchées sur la décharge du Kram où elles ont pu trouver en abondance des insectes volants, avant de poursuivre leur migration à travers le Sahara.

Quelques mois plus tard, le 9 mai 1975, se tenait une réunion au siège de l’Ontt au cours de laquelle était créée l’Association «Les Amis des Oiseaux», avec comme président Habib Bourguiba Junior ; Hassen Belkhodja, alors ministre de l’Agriculture, étant président d’honneur, et Mme Najet Mhiri, veuve du militant Taieb Mhiri, secrétaire générale.

Habib Bourguiba Junior a dirigé l’Association «Les Amis des Oiseaux» de 1975 à 1989. C’est lui qui avait à l’époque proposé le nom «Les Amis des Oiseaux». Mais l’association a, dès le départ, élargi son champ d’activité en s’occupant non seulement des oiseaux, mais également de l’environnement en général et plus spécialement la faune et la flore sauvages, terrestres et marines. A ce propos, il faut rappeler qu’au début des années 80, l’Agha Khan, qui possède en Sardaigne une île abritant un complexe touristique haut de gamme, est venu en Tunisie sur son yacht. Apercevant, au moment où il abordait les côtes tunisiennes, l’île de Zembra, il en fit faire le tour et fut subjugué par sa beauté. Sitôt à quai, il contacta Bourguiba Junior pour lui déclarer: «J’achète Zembra».

Bourguiba Junior lui rétorqua : «La Tunisie n’est pas à vendre».
Cela rappelle la réplique d’un autre grand commis de l’Etat, le regretté Hassen Belkhodja, disparu en novembre 1981. C’était en 1978. Si Hassen était alors ministre de l’Agriculture. Ayant appris que l’émir d’un riche pays du Golfe, accompagné d’une suite imposante de fauconniers et de serviteurs, avait franchi la frontière tuniso-libyenne pour chasser l’outarde houbara, oiseau rare en voie d’extinction et strictement protégé en Tunisie, il appela au téléphone le gouverneur de Médenine et à celui-ci qui lui signalait qu’il s’agissait d’un «grand émir». Si Hassen rétorqua: «Emir fi bladou» (il est émir chez lui… mais pas en Tunisie), et l’émir plia bagage et alla chasser ailleurs.

Hassen Belkhodja et Habib Bourguiba Junior étaient, chacun à sa manière, deux grands commis de l’Etat. Ils avaient en commun une grande idée de la souveraineté de la Tunisie, une souveraineté qui ne se marchande pas».

Ali Hili


 

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