Opinions - 03.03.2015

Lettre ouverte ouverte à la nouvelle «Troika»

Lettre ouverte ouverte à la «Troika»

Entendez par « Troika », l’ARP, le Président  de la République et le chef du Gouvernement.

De grâce, messieurs et mesdames, ne croyez pas aux dernières statistiques de fin février 2015, qui vous laissent croire que 52% du peuple  est content de ce que vous êtes en train de faire et que tout est dans le meilleur des mondes.

J’ai la prétention de dire que ce n’est pas vrai.D’ailleurs, depuis qu’on a introduit les analyses d’opinion dans le pays personne ne m’a demandé un jour mon opinion et ce depuis quatre ans. Je ne suis pas le seul.L’échantillon de mille personnes ne nous représente donc pas et je crie haut et fort qu’on est sur une pente dangereuse au vu de ce que déclare notre élite.


Face aux revendications salariales, je suis frappé par le silence assourdissant de la « TROIKA ».Je n’entends que la voix des syndicalistes qui tiennent le haut du pavé et prennent en otage nos enfants.
J’ai entendu un commentateur politique, célèbre par ses interventions « en trois points », affirmer que les élèves n’ont pas à critiquer durement leurs enseignants, sinon on leur fera perdre leur aura.

Il a,cependant, omis de dire que par leurs revendications salariales, dans les circonstances que traverse le pays  et la prise des élèves en otage, ces professeurs se sont déjà déconsidérés aux yeux de ces élèves, de leurs parents et de l’opinion publique.

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Personne ne conteste le droit sacro-saint de revendiquer et  d’user, si besoin est et dans les formes légales, du droit de grève, pour tout corps de métiers.
 Mais chaque citoyen responsable a aussi le droit de crier haut et fort que ces revendications ne doivent en aucun cas se traduire par des arrêts de travail surtout dans les secteurs vitaux, tels quel’éducation, la santé, le transport, les  phosphates…

Les responsables syndicaux feignent d’ignorer la situation réelle du pays au point de vue sécuritaire et économique et tiennent, dans ce bras de fer, à mettre le Gouvernement à genoux.
Ils feignent d’ignorer que ce qui leur serait donné d’une main, par la force, leur sera repris de l’autre main.

Pire encore, si le Gouvernement s’amuserait à donner satisfaction à ceux qui ont la chance de s’unir dans un syndicat et peuvent crier plus fort, que le sort de la Grèce nous attend et nous croulerons tous.
J’appelle la « Troika » à se réunir d’urgence et à nous dire, en toute franchise, si le pays peut répondre aux revendications salariales après s’être concertée avec nos élites de la société civile, prêtes à collaborer à l’établissement d’un diagnostic précis de la situation du pays.

Si les finances publiques permettent de faire face au flot ininterrompu des revendications salariales, sans recourir à des crédits extérieurs venant accroitre notre endettement et destinés, en principe, à l’investissement, que l’Etat y réponde illico presto.

Dans le cas contraire, il n’y a qu’une seule réponse courageuse à faire par ce Gouvernement.

Il doit faire une intervention à la TV pour rappeler,  au peuple qui détient la souveraineté, la situation dans laquelle son pays se trouve et les nombreux  défis à relever par ordre de priorité et lui demander, en conséquence, son soutien sans faille pour mener le processus de redressement à son terme.

Il doit lui énumérer les sacrifices qu’il est appelé à consentir. Je souhaite que les syndicalistes comprendront alors que l’heure n’est pas à l’augmentation des salaires mais à leur diminution.
A cet égard, une manifestation monstre de soutien au Gouvernement doit descendre dans toutes les principales villes du pays pour siffler la fin de la récréation.
Les syndicalistes auraient-ils l’audace de s’y opposer ? Si oui, le peuple comprendra alors que leurs desseins sont autres.

Pour faire cette déclaration publique, il faut avoir la volonté et le courage politique de le faire. Ayons cette volonté et ce courage.

Oui,la plaisanterie a assez duré. Ne soyons pas la risée du bon sens.

Remettons-nous au travail et serrons nos ceintures.

Mokhtar elkhlifi
03/03/2015