News - 04.01.2015

Qui est Ridha Belhadj, le directeur de cabinet présidentiel

Il devait retourner à son cabinet d’avocat et le voilà désigné ministre-directeur de cabinet du président de la République. Cinquième en titre depuis la révolution, après Mondher Rezgui (sous Fouad Mebazaa, de janvier 2011 à janvier 2012), Imad Daïmi (sous Moncef Marzouki, de janvier 2012 au 31 avril 2013), Adnen Manser (du 1er mai 2013 au 31 octobre 2014) et Sami Ben Amara (du 1er novembre au 31 décembre 2014), Ridha Belhadj est le chef, tel un ministre à la tête de son département, de l’ensemble des services et établissements relevant de la Présidence.

Mais, au-delà de l’intendance, c’est la partie politique de sa mission qui est la plus délicate et la plus importante. Rouage central de transmission vers le Président et de ses instructions, il constituera une pièce maîtresse dans le dispositif mis en place. Pour y réussir, Belhadj ne manque pas d’atouts : une bonne connaissance de l’administration, du gouvernement et des affaires de l’Etat, en plus d’une parfaite synergie avec Béji Caïd Essebsi qui lui témoigne une grande confiance. Cet avocat fiscaliste (licence en droit et diplôme de 3ème cycle de l’Ecole douanière et fiscale d’Alger, le pendant de l’IFID) avait en effet accompli ses premières armes au ministère des Finances où il s’était imprégné des questions économiques et financières avant d’endosser la robe d’avocat. Dépêché, fin février 2011, en tant que conseiller juridique auprès de l’ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, il sera maintenu par Béji Caïd Essebsi. Appréciant sa compétence et ses talents, il le chargera des relations avec les partis politiques et la société civile puis lui confiera la redoutable mission de fournir toute la logistique demandée par l’ISIE et d’assurer la liaison avec elle afin de réussir les élections du 23 octobre 2011.

Mission accomplie, il retournera à son cabinet, gardant des liens très étroits avec BCE. La suite coulera de source. Il fera partie des douze fondateurs de Nida Tounès et en deviendra le directeur exécutif. Sa proximité avec Béji Caïd Essebsi et leurs relations de confiance et de cordialité ne l’empêcheront pas d’exprimer parfois, publiquement, des points de vue divergents avec d’autres coéquipiers, le plaçant sur des points de rupture. Mais, il saura dépasser les futilités pour s’attacher à l’essentiel : faire triompher les idéaux partagés et porter son parti au Bardo et BCE à Carthage.Le grand round commence alors pour lui. Les défis ne manquent pas, les contraintes aussi. Ridha Belhadj saura cependant trouver le moyen d’en sortir avec sa discrétion et son brio habituels.