News - 20.11.2014

Aziz Krichen : Marzouki réactive les clivages idéologiques qui divisent les Tunisiens

Dans une Opinion publiée jeudi soir, Aziz Krichen, ancien conseiller auprès du Président de la République affirme que Moncef Marzouki « s‘est inscrit d’emblée dans une pente qui va à contre-courant de l’évolution du pays et de la sauvegarde de sa jeune démocratie ». « Peu lui importe qu’une telle politique ravive les tensions parmi la population, écrit-il, ni qu’elle fasse le lit de l’extrémisme et incite à la violence. (...) Profitant du nombre élevé de candidats et de la dispersion des votes, il sera vraisemblablement présent au second tour. Encore plus vraisemblablement, il sera alors battu ».

«Quoi qu’il en soit, les dés ont été jetés et la campagne a bel et bien démarré. Dans la mêlée confuse qui a suivi, un homme s’est rapidement détaché et semble parti pour se qualifier pour le second tour. Il s’agit de Moncef Marzouki, dont j’ai été le conseiller durant deux ans à Carthage, avant de démissionner en désespoir de cause. Quel procédé a-t-il utilisé pour parvenir à se hisser au rang de principal challenger ?"

EXtraits

Je ne veux pas accabler le personnage. Force est néanmoins d’admettre que sa stratégie de campagne n’a été guidée que par un seul objectif : réactiver, à son bénéfice, les clivages idéologiques qui divisent les Tunisiens contre eux-mêmes. C’est-à-dire qu’il s’est inscrit d’emblée dans une pente qui va à contre-courant de l’évolution du pays et de la sauvegarde de sa jeune démocratie.
 
Cette posture irresponsable est la sienne depuis les tristement fameuses déclarations faites au Qatar en mars 2013. Depuis, la dérive n’a fait qu’empirer, pour devenir proprement scandaleuse aujourd’hui. Peu lui importe qu’une telle politique ravive les tensions parmi la population, ni qu’elle fasse le lit de l’extrémisme et incite à la violence. Lui en attend des retombées électorales et rien ne compte davantage à ses yeux.
 
Moyennant quoi, profitant du nombre élevé de candidats et de la dispersion des votes, Moncef Marzouki sera vraisemblablement présent au second tour. Encore plus vraisemblablement, il sera alors battu. Et quittera la scène par la petite porte. J’espère simplement pour lui, comme jugement final, quand les générations suivantes feront le bilan de notre époque troublée, qu’elles ne se souviendront que du courage dont il fit preuve lorsqu’il s’opposait à la dictature de Ben Ali, et qu’elles auront la charité, ou l’élégance, d’oublier tout le reste ».