Opinions - 18.11.2014

Le choix Caïed Essebsi c'est le choix national

Il y a des candidats respectables à l’élection présidentielle, qui méritent qu'on leur accorde la confiance pour la magistrature suprême. Mais ce qui commande ce type de choix c’est aussi bien l’homme que la circonstance. Et le contexte de la présente élection présidentielle tunisienne reste surdéterminant. Nous sommes précisément loin d’une élection ordinaire dans laquelle l’option pour le candidat peut transcender en quelque sorte la contingence politique.

Rappelons en l’occurrence les faits saillants. La jeunesse offre à son peuple une révolution qui déboulonne un pouvoir dont on ne voyait plus la fin. Il fut ainsi réalisé ce que n’a pu faire l’ensemble de la société organisée, quelle qu’elle soit et de quelque bord qu’elle fut. La page nouvelle d’Histoire ainsi offerte l’était au peuple entier et à l’ensemble de la Nation, sans exception. Cerise sur le gâteau, personne ou presque n’est descendu dans la rue pour ‘contre révolutionner’. Il y avait une acceptation, sinon une adhésion, en tout cas la perception d’un moment libérateur presque généralisée. Une sorte de reconnaissance collective qu’une page de l’Histoire de la Tunisie devait de toute façon être tournée.

En face de cette sorte de consensus aussi bien explicite qu’implicite il y avait les loubards et les revanchards. Ceux qui ont carrément prétendu que la révolution était la leur. Pire, que ce n’était pas la révolution de la jeunesse pour la dignité mais le triomphe d’on ne sait quel renouveau islamiste.             

A partir de là, c’est à un véritable complot extra-révolutionnaire que l’on va assister, trop visiblement orchestré par Qatar et Al Jazira et leurs agents locaux. Suivirent les mêmes traitements réservés aux révolutions d’Egypte,  de Lybie, du Yémen et de la Syrie. Ainsi, trop souvent on a retrouvé la même volonté de détournement au profit d’un projet préfabriqué et trop mal escamoté.

Assez rapidement le peuple Tunisien et ses forces vives ont flairé le coup fourré, manigancé par des forces trop puissantes, trop violentes et très aguerries à ce type de manipulation à vaste échelle.

C’est ainsi que s’est constituée une force sociale insoupçonnable, qui a réussi à soulever toute une montagne de tromperies, de mensonges, de manipulations, de violence et d’assassinats,  et à obliger la Troïka à opérer un recul stratégique, la protestation ayant été en-cela aidée il faut le reconnaitre par le mouvement de défiance de millions égyptiens vis-à-vis de la solution ‘frères musulmans’ qui allait leur être imposée.          

C’est dans le cadre de cette grande bataille de réalisation des objectifs de la révolution tout en la protégeant des déviations qui allaient l’assassiner qu’est né Nida Tounis, en tant que cadre national de convergence et de refondation du mouvement national réformiste gravement dévoyé par le régime de Ben Ali et mortellement menacé par le complot rétrograde Qatari, ses agents locaux et ses ramifications quasi-mondialisées.

Nida Tounis et son leader fondateur sont de ce point de vue un pur produit du contexte concret de déroulement de la révolution Tunisienne. Le rédacteur des présentes lignes, lui-même membre fondateur de Nida Tounis, n’a vu pour la première de sa vie Beji Caïed Essebsi que dans le cadre des premières consultations de création du parti.

Et à ce propos je peux rapporter un témoignage personnel. Béji Caïed Essebsi est un vrai patriote, doté d’excellentes capacités de commandement, avec un sens élevé de l’Etat, un esprit de tolérance très marqué, une capacité d’écoute remarquable, une véritable prédisposition à l’acceptation du jeu démocratique et une valeur confirmée de fin manœuvrier en matière de gestion des crises et des conflits.

Faire le choix de Béji Caïed Essebsi c’est faire le choix national, dans des conditions où des périls guettent encore la Tunisie et sa jeune révolution. Cela ne relève pas de la sous estimation des qualités des autres candidats. Il s’agit simplement du meilleur candidat pour ce qui pourrait nous attendre encore comme turbulences les cinq années à venir.

Boujemaa Remili

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