News - 31.10.2014

Chabbi : Comment convertir les avis favorables en vote pour accéder à Carthage

Ahmed Néjib Chabbi est conscient de l’équation à au moins deux inconnues qu’il doit résoudre pour accéder à Carthage. D’abord, comment transformer les avis favorables en votes utiles. Des sondages publiés à l’étranger (IRI) le créditent certes de 3% seulement d’intention de vote en sa faveur, mais de 45% d’avis favorables. S’il parvient à réussir ce tour de force, ses chances seront nettement renforcées, estime-t-il. Mais, ce n’est pas suffisant selon lui. La deuxième inconnue importante à trouver, c’est comment s’imposer en force de stabilisation indispensable à la tête de l’Etat pour éviter une concentration des pouvoirs exécutif et législatives entre les mains d’un seul parti ou de l’entente de grands partis arrivés en tête des législatives? Son argumentaire est ficelé : la stabilisation tant réclamée par le verdict des urnes dimanche dernier ne peut reposer sur deux piliers. Il en faut au moins trois. Le troisième, c’est lui au nom de ce qu'il peut représenter!

C’est en somme le fond de son discours vendredi matin devant la presse, à la veille du démarrage, ce samedi, de la campagne électorale pour les présidentielles. Le leader historique d’Al Jomhoury rappellera que la Tunisie vient d’accomplir par son vote une double réussite : l’aboutissement de la transition et l’amorce d’une alternance pacifique et démocratique. Chabbi relève qu’un vote sanction qui a pénalisé nombre de partis a bénéficié à Nidaa Tounès, considérant cependant que dans l’histoire du pays, il n’en constituera qu’une étape, les toutes prochaines échéances, municipales et régionales, apporteront des correctifs.
 
Si aucune majorité nette n’a émergé des urnes, c’est que les Tunisiens,selon Chebbi, tiennent à l’équilibrage du paysage politique et au gouverner-ensemble. D’où, l’impératif d’un gouvernement d’union nationale, fondé sur une vision commune de la Tunisie 2020, devant servir de programme d’action.
 
Les législatives souligne Chabbi ont donné aux présidentielles qui les suivent immédiatement un défi spécifique, celui de consolider l’entente et la cohésion et éviter de verser dans les fractures et les tiraillements. Plus encore, préserver la souveraineté nationale de la décision et la prémunir contre toutes les tentations étrangères d’influence et d’ingérence, « si nous ne voulons pas laisser la voie ouverte à l’inconnu et à la fitna ».

Des atouts et des des leviers

Plaidant pour sa candidature, il étayera ses multiples atouts. « Celui qui, en tant qu’avocat, militant des droits de l’homme et chef de parti, a défendu tout au long de sa vie tous les Tunisiens, sans distinction, syndicalistes, communistes, islamistes. Le militant qui a soutenu les causes sociales et les luttes dans le bassin minier et partout dans le pays. Le patriote qui a défendu le droit des peuples opprimés. Et le démocrate moderniste ouvert sur le monde ».
 
Entrant plus encore dans le vif du sujet, Ahmed Néjib Chabbi rappelle qu’il est le candidat d’Al Jomhoury mais apprécierait le soutien des autres forces politique. Il a confirmé qu'il a eu tout récemment des entretiens avec Moncef Marzouki et des dirigeants d’Ennahadha ainsi que d’autres partis, mais rien n’est scellé. « Il se peut qu’Ennahdha soutienne un candidat, au premier tour, mais à lui seul ce mouvement ne peut décider du future président de la République. C’est le peuple qui le choisira, dit-il. La loi de la peur et de la rupture avec d’une époque qui a marqué les résultats des législatives n’est pas une loi fatale. Prenez l’exemple de Nidaa, s’il change de candidat et ne présente pas Caïd Essebsi aux présidentielle, le vote en sa faveur sera différent ».
 
C’est un Chabbi déterminé à incarner une  troisième force garante d’équilibre et de rassemblement qui entame sa course à Carthage. Aussi, confiant en ses chances, il n’en demeure pas moins conscient des enjeux et de tout ce qu’il lui reste à faire pour y concrétiser son rêve.
 
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