News - 06.10.2014

Aïd-el Idha 2014, le sacrifice de nos valeurs

L'Aïd-el-Idha cette année est particulier. Plus que jamais, il est représentatif de tout ce qui vicie notre foi, en faisant une religion rétrograde, mise à l'index. Pourtant, nos plus hautes autorités, celles qui ont un certain magistère sur l'opinion suivent aveuglément des traditions altérées par l'esprit du lucre. Elles le font au nom d'une société supposée conformiste quand celle-ci ne l'est que par imitation de ses élites.

Cette année, la fête du sacrifie arrive à un moment où l'islam est tragiquement  violé au Levant avec la complicité agissante quoique occulte de ceux qui font de l'islam politique une arme de destruction massive au lieu d'en faire le missionnaire pour la paix dans le monde conformément à sa vocation.
Cela s'ajoute aux mensonges et aberrations qui ne peuvent plus durer aujourd'hui. Rappelons-les au nom de l'injonction suprême islamique du rappel, la conscience humaine étant prompte à l'assoupissement, comme c'est le cas aujourd'hui.

Le sacrifice est lié au pèlerinage

Le jour du sacrifice est un pilier du pèlerinage; aussi, celui qui ne peut se rendre à La Mecque n'est pas, en pur islam, tenu de sacrifier.
Nombre de jurisconsultes musulmans assurent qu'on ne peut distinguer la fête du sacrifice du pèlerinage, le sacrifice en dehors du pèlerinage n'ayant aucun sens. 
Certes, il est avéré que c'est une tradition du prophète; toutefois, celle-ci l'a été du fait que le jour du sacrifice — ce Grand pèlerinage ainsi qu'on l'appelait — partie intégrante des rites du pèlerinage.

Le sacrifice est un hommage à Dieu

Si l'aïd-el-Idha est une fête musulmane, c'est bien celle de rendre hommage à Dieu en honorant ses obligations. Outre celles du pèlerinage pour qui en a les moyens, elles consistent à se soucier de ses frères et soeurs dans le besoin, en donnant notamment  à manger aux pauvres.
C'est le sens premier et final de la fête du sacrifice, après et non comme il est devenu, une fête de la bombance et l'occasion de faire bonne chère pour les familles et d'excellentes affaires pour les marchands. Il suffit de voir la flambée des prix cette année pour comprendre à quel point notre religion est devenue affaire de marchands et non de piété.

Revenir à l'islam authentique

Il faut le reconnaître, notre religion imposant d'être toujours véridique : nous vivons désormais un islam altéré, caricaturé. Il suffit de voir le nombre de personnes apparemment dignes de respect qui encouragent secrètement ou publiquement l'ignominie de Daech pour s'en rendre compte.
D'ailleurs, si le terrorisme s'est répandu en notre pays si paisible pourtant, ouvert à l'altérité depuis la nuit des temps et pacifique dans l'âme, c'est à cause d'une telle mentalité sacrilège qui se pare hypocritement des atours de la religion.

Un tel usage de la religion ayant versé directement ou indirectement dans le crime doit s'arrêter. Quand on entend le président provisoire relativiser le terrorisme par rapport à l'argent sale, on mesure à quel point, notre islam est tombé si bas ! Il est une arme dont on sert et qui causerait sa perte les musulmans ne décident pas au plus vite de revenir à l'islam authentique.

Celui-ci est un islam de paix, de tolérance et d'amour. Oui, c'est d'un ordre amoureux qu'on a le plus besoin si l'on veut éviter de s'adonner à la guerre de religion que certains entendent déclarer dans notre pays, le transformant en second État islamique fantoche.

C'est d'ordre amoureux qu'il nous faut parler et cet amour est au coeur de l'islam ainsi que la spiritualité soufie a donné la plus inégalable expression, je veux parler surtout de junayd et d'Ibn Arabi.
Fasse Dieu que l'aïd-el-Idha de l'année prochaine soit celui d'amour et de la fraternité !

Farhat Othman
 

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