News - 26.09.2014

Les 50 mesures d'Ettakatol pour gagner les élections

Pas facile de concevoir un programme électoral réaliste et convaincant, quand on a exercé le pouvoir au sein des deux gouvernements de la Troïka et présidé l’ANC, comme c’est le cas pour Ettakatol. L’arbitrage entre les grandes promesses et le faisable semble avoir fini par l’importer. En 50 mesures, conçus sous le thème de «Pour tous les Tunisiens et non pour certains seulement », Mustapha Ben Jaafar et ses coéquipiers sont restés fidèles à une fibre socialiste et démocratiques. Trois grands objectifs ont été fixés :

  1. Un état démocratique fondé sur des institutions qui protège tous les Tunisiens et bénéficie de leur confiance
  2. Un modèle de développement qui garantit la croissance globale et le développement pour tous
  3. Une société fondée sur la dignité, la citoyenneté et l’égalité des chances.
Concrètement, les engagements d’Ettakatol à réaliser d’ici fin 2019, sont ambitieux : un taux de croissance de 8% en 2019, un revenu individuel qui sera porté de 8000 D à 11 000 D, le taux de chômage sera réduit de 15.5% à 9.5%. Un fond pour la perte d’emploi sera créé. Quant à la couverture sociale, elle augmentera de 10%, passant de 86% à 95% et le SMIG (40 heures) s’accroîtra de 270 D à 450 D. 
 
La question des 30 000 logements à construire, tant promis par les gouvernements Jebali et Laarayedh, revient sur le tapis, en engagement d’Ettakaotl. 
 
Prenant le taureau par les cornes pour ce qui est de la consommation des drogues et la toxicomanie, Ettakatol ne va pas cependant jusqu’au bout. Il se contente de promettre la « révision des lois relatives à la consommation des drogues en instituant des peines progressives avec durcissement des peines pour les revendeurs », ainsi que la création de centres de désintoxications. Pas de dépénalisation de la consommation des drogues douces, donc, mais une formule assez floue pour traiter la question.
 
L’empreinte des ministres d’Ettakatol, dans les précédents gouvernements et de leurs collaborateurs aux cabinets ministériels, est bien claire dans l’élaboration de ce programme aux 50 mesures. Un Khalil Zaouia aux Affaires sociales et un Elyès Fakhfakh, au Tourisme, puis aux Finances ont mis à profit leur connaissance des dossiers. Dans son ensmeble, le programme, global et cohérent, traduit un effort d’analyse et de conceptualisation. Mais, à l’instar de celui d’Ennahdha et d’autres partis, il demeure incomplet.
 
Ce qui reste à faire à l’équipe d’Ettakatol, c’est de procéder au chiffrage de son programme, de passer aux solutions pratiques pour ce qui est de la résorption du chômage, du rééquilibrage des caisses sociales, de la réforme de la compensation et autres questions-clefs. Les vœux sont pieux, le concret manque souvent. Il appartient à Ettakatol de nous préciser le comment.