News - 14.12.2009

Raffarin : La Tunisie est aussi un lieu où se pense l'avenir

Jean-Pierre Raffarin a invité les Chefs d’entreprises maghrébins à faire confiance aux jeunes et aux nouvelles générations qui sauront réinventer l’avenir. "Les temps sont difficiles, rappellera-t-il, lors des Journées de l’Entreprise à Port El Kantaoui, mais, il faudrait explorer sans cesse et favoriser les pistes fertiles, y compris celles de l’auto-emploi". "Sur les 2.900 000 entreprises en France, dira l’ancien Premier Ministre français, 5500 seulement d’entre-elles emploient plus de 250 salariés. Et, chiffre encore plus significatif, 1.700 000 entreprises sont unipersonnelles."

Ce régime du promoteur individuel qui a fait ses preuves en France est d’ailleurs en cours de lancement en Tunisie, comme l’a mentionné M. Slim Tlatli, ministre de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle des Jeunes. Inscrit dans le programme présidentiel 2009-2014, ce dispositif, a-t-il révélé, fera l’objet d’un projet de loi qui sera bientôt soumis aux chambres des Députés et des Conseillers.

M. Raffarin accorde une réelle importance à sa participation aux assises de l’IACE. Sur son carnet il en rappelle le contexte et dresse les conclusions.

J’ai pris la succession de Raymond Barre, comme invité français des journées annuelles de l’entreprise de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE). Depuis j’y suis fidèle. On rencontre dans ce forum les forces vives du Maghreb. Le ton est libre, la volonté de partenariat est manifeste. Les entrepreneurs tunisiens militent sans relâche pour le développement des échanges intra-maghrébins. L’entreprise tunisienne est l’avant-garde du marché commun de la rive sud de la Méditerranée.


•    Quel rôle peut jouer la Tunisie dans la Francophonie ?

Je suis depuis mon plus jeune âge attiré par les couleurs de la Tunisie, j’aime l’hospitalité de ce peuple. Depuis que Nicolas Sarkozy m’a nommé comme son « représentant personnel pour la Francophonie », j’ai des raisons supplémentaires de m’intéresser à la Tunisie et aux Tunisiens. Je pense que les entreprises tunisiennes qui ont particulièrement bien résisté à la crise pourraient constituer le noyau central de la nouvelle francophonie des affaires. Du Canada au Vietnam les entreprises francophones peuvent élargir leurs marchés en renforçant leurs liens géo-culturels.


•    Quelles conclusions pour ce forum 2009 ?

Ma conclusion est la même que celle qu’a tirée mon ami le Premier ministre tunisien, M. Ghannouchi : le développement des échanges dans l’espace euro-méditerranéen pourrait apporter à la rive sud 1 à 2 points de croissance supplémentaire. Cette réflexion économique se prolonge d’une réflexion politique : les débats sur les identités nationales ne doivent pas exclure les réflexions sur les identités continentales. La crise a favorisé l’émergence des continents. La planète au XXIème siècle ne peut se réduire à un dialogue américano-asiatique. Nous avons la mission de renforcer, de promouvoir notre identité eurafricaine.
La Tunisie est aussi un lieu où se pense l’avenir. Et si Carthage n’avait pas été détruite ?»