News - 04.08.2014

Ahmed Néjib Chebbi en mode «Moi, président de la République, je…»

Le « suspense » n’a, finalement, pas trop duré. Investi par son parti, Al Jomhoury, Ahmed Néjib Chebbi a choisi Kasserine pour annoncer officiellement, dimanche, sa candidature à l’élection présidentielle. La symbolique n'échappera à personne. Dans une région laissée pour compte depuis l'idépendance et à proximité du mont Chaambi, le postulant à Carthage entend livrer un double engagement : d’abord, la lutte contre le terrorisme, ensuite, le développement régional. Un avant-goût des coups de com qui marqueront sans doute sa campagne. La machine est mise en branle. 

Invité lundi matin sur Express Fm, il devait étayer ses motivations et révéler les grandes lignes de son programme. Mais, voilà que Wassim Ben Larbi l’invite, habilement, à endosser d’ores et déjà, virtuellement, l’habit de la magistrature suprême et de gérer en direct, les urgences du pays. PAhmed Néjib Chebbi est pris au jeu. Switchant immédiatement en mode « Moi, président de la République, je… », espérant sans doute secrètement que la petite phrase répétée 11 fois par François Hollande, lors de sa grand interview télé de candidat à l’Elysée, lui porte chance, il essayera de s’en tirer. 
 
Faut-il fermer les frontières avec la Libye ? « Jamais ! répondra-t-il, avant de pérorer sur les impératifs de solidarité, d’hospitalité et de bon voisinage, et d’insister sur les mesures de sécurité. ANC souligne la nécessité de compter aussi sur l’aide internationale, notamment des équipements ultramodernes de surveillance promis par l’Union européenne à mettre en place par des spécialistes européens… Préparant bien son coup, Ben Larbi avait au micro successivement l’ambassadeur Ahmed Ounaies, le secrétaire général du Croissant rouge, le Dr Mokhtar Cheniti et le président de l’Utica-Sfax, Anouar Triki. Chacun nourrira le débat par  des analyses de fond et des informations très fraîches. Le Chebbi –président était en situation réelle. Séducteur, ratissant large, il aura des mots agréables pour chacun de ses interlocuteurs, avec des oui-mais et des promesses. Un peu superficiel, rien de concret et de grands principes, basiques. « Moi président, je promets aux Tunisiens de travailler la main dans la main avec n’importe quel chef du gouvernement qui sera choisi (…) ; Je promets aux Tunisiens de m’atteler intensivement à la lutte contre le terrorisme, à privilégier le développement régional, à… ». On y’est. Le registre des promesses n’a pas de fin.
 
Quand dévoilera-t-il son programme présidentiel? Grande révélation : « A la veille de la campagne électorale ! » Wassin Ben Larbi détient-là un grand scoop. Il le relancer sans cesse. En vain. Question de rattrapage qui sera cependant plus instructive : Quelles sont vont chances pour Carthage ? « Bonnes, très bonnes, répondra Ahmed Néjib Chebbi. J’aurais au moins deux grands avantages qui me distinguent de mes compétiteurs. Le premier, c’est que je me suis toujours vigoureusement opposé à toutes les dictatures qu’a subies la Tunisie, toutes. Le second, je ne me suis nullement impliqué dans les questions de quotas et de partage du pouvoir ! » Là, il dit juste. Depuis deux ans et demi sur le terrain, sillonnant le pays « village par village » comme il le soulignera, mais se disant encore hésitant encore à se présenter aux élections, ANC est dès cette semaine officiellement en candidat. La campagne monte en puissance.
 
Résultats des courses promis en janvier prochain. Inchallah !
 
T.H