Hommage à ... - 31.07.2014

Ali El Hili : La physique, ma spécialité, l'Environnement, ma passion

Comme universitaire, Pr. Ali El Hili, physicien de formation, a assuré le long de sa carrière ses tâches d’enseignement et de recherche avec compétence et rigueur scientifique. Cependant, l’homme est connu davantage, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, pour sa passion pour la nature et les oiseaux et par sa détermination et son engagement en faveur de la protection de l’environnement.

Dans ce cadre, le Pr. Ali EL HILI, alors Directeur de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique au Ministère de l'Education Nationale, encouragea l'étude des oiseaux en apportant tout son soutien aux ornithologues français exerçant en Tunisie et contribua largement au succès de la station ornithologique de Radès, dès 1968. Il contribua, en 1970, à la création de l’Association Tunisienne pour la Protection de la Nature et de l’Environnement (ATPNE), première ONG tunisienne s’intéressant véritablement à la faune sauvage et à la sauvegarde de la nature.

Puis, ce fut en 1975,  la création de l’association « Les Amis des oiseaux » dans laquelle Pr. Ali HILI a largement contribué à la formation de jeunes ornithologues amateurs, à la connaissance des oiseaux  et a surtout milité pour la protection de la faune d’une façon générale et de l’avifaune d’une manière particulière. Dans son hommage à Bourguiba Junior (Leaders du 4 janvier 2010), Pr. Ali El Hili nous rappelle le contexte dans lequel a été créée cette association en écrivant : "C’était en novembre 1974, une vague de grand froid régnait sur l’Europe, clouant sur place des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs en route pour leur quartier d’hiver en Afrique. C’est ainsi qu’en Suisse des défenseurs de la nature ont recueilli des milliers d’hirondelles vouées à une mort certaine. L’un des médecins du président Habib Bourguiba contacta Bourguiba Junior pour lui demander si la Tunisie ne pouvait pas recevoir ces oiseaux acheminés sur Tunis par avion. Débarquées à l’aéroport de l’Aouina, les hirondelles furent immédiatement relâchées sur la décharge du Kram où elles ont pu trouver en abondance des insectes volants, avant de poursuivre leur migration à travers le Sahara…. Quelques mois plus tard, le 9 mai 1975, se tenait une réunion au siège de l’ONTT au cours de laquelle était créée l’Association « Les Amis des Oiseaux - AAO », avec comme président Habib Bourguiba Junior ; Hassen Belkhodja, alors ministre de l’Agriculture, étant président d’honneur et Mme Najet Mhiri, veuve du militant Taieb Mhiri, secrétaire générale….

Par ailleurs, étant membre du Conseil Supérieur de la Chasse depuis plus de trente ans, Pr. Ali El Hili a pu apporter des modifications importantes et des améliorations significatives à l'arrêté annuel relatif à la chasse faisant de cet  arrêté un outil performant pour  la  protection des espèces gibier. Il a aussi contribué dans ce cadre à la  formation et le recyclage des gardiens forestiers et des brigadiers de chasse en leur fournissant des équipements de terrain, des jumelles et des guides d'identification des oiseaux. Par ses multiples courriers et interventions auprès des autorités, il a pu arrêter les massacres causés par la capture, le trafic et la destruction des oiseaux de proie au Cap- Bon, connue comme étant une voie de migration privilégiée pour les oiseaux. Il écrivait en ce sens, dans l’un de ses rapports : "Certains oiseaux de proie, et plus spécialement le faucon pèlerin, sont très recherchés par les trafiquants et les fauconniers, à tel point que tous les nids de cette espèce étaient systématiquement pillés notamment dans la région du Cap-Bon… Après les multiples actions menées pour arrêter certaines dérives constatées au niveau de la pratique de la fauconnerie et de l'autourserie au Cap-Bon… Aujourd'hui, la péninsule du Cap Bon en général et El Haouaria en particulier, voient passer en toute quiétude des dizaines de milliers d'oiseaux migrateurs contre lesquels aucun coup de fusil n'est tiré depuis 1978. Ces mêmes oiseaux migrateurs sont accueillis malheureusement à coups de fusil en Sicile, nonobstant la Directive oiseaux de la Commission Européenne…".

Toutefois, sa plus grande "bataille" fut celle de la protection de la population tunisienne d'Outarde houbara … Dans son article intitulé : "Ben Ali a exterminé la faune sauvage dans le Sud tunisien pour satisfaire les caprices de certains Emirs » Pr. Ali El Hili disait : " … son coup d'état médical accompli, Zine El Abiddine Ben Ali a autorisé les émirs à venir enfin chasser l'outarde houbara en Tunisie dès février 1988… Cette autorisation ne fut sûrement pas gratuite, l'auteur de ces lignes en sait quelque chose, lui qui, de 1977 à 1987, a été littéralement assiégé par les propositions de corruption des émirs. Tout y est passé : cadeau de prix déposés chez moi par un sbire d'un émir en visite à Tunis, immédiatement rapportés à la réception de l'hôtel Hilton avec un mot de remerciement, invitations à séjourner (avec ma famille) à Ryadh, à Paris dans un hôtel particulier avenue Foch, à Marbella (Espagne) dans une résidence d'été, offre d'une voiture : marque, modèle et lieu de livraison à ma convenance ; étant resté sourd à toutes ces tentations, ils ont fini par me proposer le versement de dollars sur un compte à l'étranger !.... L'auteur de ces lignes peut affirmer, en toute modestie, avoir été le seul en Tunisie à rompre le silence et à interpeller régulièrement le président de la République. Ma première lettre date du 25 février 1988 ; une longue lettre où je rappelais les efforts déployés par la Tunisie depuis l'indépendance pour protéger sa faune sauvage et plus spécialement l'outarde houbara au sujet de laquelle les émirs ont exercé au cours des quinze dernières années de très fortes pressions sur la Tunisie pour la chasser mais en vain. J'insistais sur le fait que le Sahara tunisien, étant un mouchoir de poche, comparé aux immensités sahariennes algériennes et libyennes, les fauconniers allaient vite en faire le tour opérant un véritable carnage d'outardes et de gazelles et ce d'autant plus que les deux espèces sont en pleine période de reproduction et qu'il est notoire que toute outarde qui échappe aux faucons est abattue aux fusils et que les gazelles sont coursées en véhicules 4x4 et tombent souvent victimes de crise cardiaque…. Dans une lettre adressée au président le 15 novembre 1988, je signalais qu'en février – mars 1988, les émirs ont tué plus de 400 outardes (la population tunisienne était estimée à 1500) et plus de 300 gazelles et qu'à ce rythme, il ne restera plus grand chose en Tunisie, qui fut jusqu'en 1987 citée en exemple à travers le monde à telle enseigne qu'en 1979, la ligue internationale des droits de l'animal avait inscrit la Tunisie à son palmarès lui accordant solennellement une médaille remise à notre ambassadeur à Paris, par le professeur Alfred Kastler, prix Nobel de physique qui a rendu hommage « au professeur tunisien Ali El Hili qui s'est distingué par ses travaux sur la protection des espèces animales »…. Pendant 23 ans, Zine El Abidine Ben Ali aura vendu le Sud tunisien aux émirs des pays du Golfe mettant l'outarde houbara, les gazelles dorcas et les gazelles rim au bord de l'extinction. Il s'agit d'un acte criminel aussi grave que sa désertion en tant que commandant supérieur des forces armées" (voir Le Temps du 10 Avril 2011).

Les activités du Pr. Ali El Hili ne se sont pas limitées à la protection des oiseaux. En tant qu’insulaire et naturaliste, il s’est intéressé particulièrement à l’écologie des écosystèmes insulaires. En tant que président du Comité National MAB (programme UNESCO "l'homme et la biosphère") jusqu’en 2001, il a pu mobiliser la communauté scientifique nationale en vue de former une équipe interdisciplinaire qui s'est consacrée, à partir de 1978, à des travaux de recherche sur l'ensemble des composantes du milieu naturel : géologie, pédologie, ressources en eau, faunes et flores terrestres et marines des îles tunisiennes, particulièrement Kerkennah, Zembra et la Galite. Ces travaux ont permis non seulement de publier des dizaines d’articles scientifiques de haut niveau portant sur divers taxons (Mollusques, Arthropodes, Poissons, Amphibiens, Reptiles, Oiseaux et Mammifères), thématiques (Sociologie, Archéologie, Géologie, Hydrologie, Physiologie, Génétique, Botanique, Ecologie…) et problématiques (Pollution, Anthropisation, Gestion..) et d’élaborer des rapports et expertises sur divers aspects de ces écosystèmes mais aussi de former un grand nombre de jeunes chercheurs qui ont pu obtenir leurs diplômes (DEA, Mastères et thèses de Doctorat) dans ce cadre. En effet, les bourses d’études octroyées aux jeunes étudiants, les multiples projets (MAB 7, WWF, Life…) conçus et élaborés par le Pr. El Hili et les expéditions organisées par l’AAO ont permis à un grand nombre de chercheurs d’avoir des opportunités uniques pour réaliser des recherches pertinentes.
Le patriotisme du Pr. Ali El Hili se révélait dans ses diverses initiatives et sa grande volonté non seulement dans la connaissance de la biodiversité et des écosystèmes, éléments clé pour la protection de la nature tunisienne, mais aussi dans la formation de compétences tunisiennes dans divers secteurs de la recherche scientifique.

Bien qu’il soit difficile de recenser tous les travaux réalisés par les chercheurs tunisiens dans le cadre des initiatives et des projets du Pr. Ali El Hili au cours de ses multiples fonctions et responsabilités (Doyen de la Faculté des Sciences de Tunis ; Directeur Général de la Fondation Nationale de la Recherche Scientifique ; Président du Comité MAB ; Président de l’AAO...), il est certain que ces travaux ont permis une meilleure connaissance de la biodiversité, des ressources naturelles et du patrimoine de la Tunisie.

Dans ce contexte, et outre les travaux réalisés sur les milieux insulaires, les connaissances acquises sur les écosystèmes sensibles et les actions menées par Pr. Ali El Hili ont contribué largement à la création des parcs nationaux de Zembra, de l'Ichkeul, du Chambi et du Bou Hedma ; et c’est à son initiative, en sa qualité de président du Comité national MAB, que ces parcs nationaux ont été classés par l'UNESCO-MAB en tant que réserves de la Biosphère dès 1977 sachant que la Tunisie, est le seul pays arabe qui abrite quatre réserves de la Biosphère jusqu’à maintenant.

Par ailleurs, les multiples participations du Pr. Ali El Hili aux réunions organisées par les différents départements, agences et organismes en relation avec l’environnement (Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture, DGF, APAL, ANPE…) et aux différentes commissions de travail et de réflexion (Commission Nationale de suivi de la grippe aviaire, par exemple) ont été toujours marquées par la pertinence de ses interventions qui dérangent souvent les décideurs mais dont l’impact est souvent déterminant dans les recommandations et la prise de décision… A l’échelle internationale, sa participation à la Conférence des Nations-Unis sur l’Environnement et le Développement (Rio-de-Janeiro du 1 au 12 juin 1992) était un événement exceptionnel suite auquel il a publié un important article exprimant le point de vue des pays du Sud (au coté d’une interview de Francisco Di Castri) dans la revue "la Recherche" de septembre 1992.

Les connaissances acquises par Pr. Ali El Hili dans les domaines de l’ornithologie et l’écologie, non seulement comme amateur mais comme véritable spécialiste en participant lui-même à plusieurs travaux de recherches sur le terrain ou en examinant une riche littérature récente et ancienne relative à divers aspects de la nature et du patrimoine (notamment celle des chroniqueurs et historiens arabes du Moyen-âge) ou en côtoyant d’imminents chercheurs et spécialités tunisiens et étrangers de divers horizons lui ont permis de publier plusieurs articles scientifiques sur l’avifaune, de contribuer à la rédaction d’un important ouvrage sur les oiseaux de Tunisie, de rédiger un grand nombre de rapports et d’expertises et d’établir un guide des noms des oiseaux et des animaux sauvages en langue arabe, fruit d’une recherche très minutieuse en plus de l’organisation et la participation à plusieurs séminaires et manifestations scientifiques nationales et internationales par des communications et des conférences souvent inédites. En matière d’éducation ornithologique et environnementale, il a élaboré un grand nombre d’affiches et de documents audio-visuels. Il a par ailleurs constitué une photothèque personnelle illustrant l'ensemble des écosystèmes tunisiens de l'extrême Nord à l'extrême Sud dans leur diversité biologique. Cette riche production constitue aujourd’hui un véritable patrimoine qui mérite d’être sauvegardé et valorisé.

Si Ali, par son patriotisme, son intelligence, ses idées, sa prévoyance, sa démarche, sa sagesse, son professionnalisme, sa rigueur scientifique, ses grandes qualités humaines, sa générosité infinie, sa modestie, sa grande passion pour les oiseaux et la nature, sa fidélité et son amour sans limite pour la Tunisie et pour sa terre d’origine… était un homme exceptionnel, un taxon endémique de haute valeur patrimoniale… Il restera toujours présent parmi nous. Que son âme repose en paix.

Allah Yarhmou we Yajaalou min ahl El Jana….

Saïd Nouira
Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis
Université Tunis El Manar

Tags : Ali El Hili   Habib Bourguiba   ontt  
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5 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed Jemal - 01-08-2014 09:47

Ali El Hili a fait partie de la première génération de scientifiques tunisiens, formés en France, puis débarqués pour contribuer à la construction des bases scientifiques de l’Université tunisienne. Mon premier contact avec lui date de la fin de l’année 68, lorsqu’il assurait le Direction de l’Enseignement Supérieur. Il avait convoqué à l’époque les nouveaux maitrisards de la Faculté des Sciences de Tunis, dont je faisais partie, pour leur proposer des places dans différents laboratoires français en vue préparer une thèse, et c’est ainsi que je fus envoyé au Laboratoire de Thermodynamique Chimique à Orsay où j’ai préparé la mienne. Il était hanté par l’idée de former de jeunes tunisiens dans des laboratoires européens en vue de construire les bases scientifiques de notre Université J’ai eu également affaire à lui à plusieurs reprises au cours de ma carrière à la Fac et pu apprécier sa modestie, son respect des autres et son efficacité lorsqu’il était Directeur de La Fondation pour la Recherche. Il était mordu par un patriotisme débordant. C’était un honneur pour la physique de la Fac. Nous avons connu en Chimie un autre un collègue, le Pr. Belgacem Baccar, qui s’est lui aussi débattu pour participer à l’édification de la jeune Université. Mais ces exemples ne faisaient pas légion, d’autres professeurs de leur génération se sont contentés d’assurer des cours dans se soucier de l’avenir, c-à-dire sans former de jeunes docteurs ni laisser de documents pédagogiques. Ils ont reçu malgré cela un avis favorable pour leur maintien en activité au delà de l’âge de la retraite (60 ans, à l’époque). Mais il y a plus grave, nous avons aussi connu un autre spécimen (...) qui se prenait pour le savant du siècle dans le quasi-désert scientifique qui l’entourait, et ne se souciait guère du contenu de ses cours. (...) Ceux qui avaient le sens patriotique aigu de feu Ali EL Hili n’étaient pas nombreux, hélas !

Hmida Kamel - 02-08-2014 12:37

Etudiant,j'ai eu l'honneur de le connaitre,à la fac.des sciences de Tunis, dont il était le doyen début des années 80. Un grand homme qui a brillé par ses talents, son courage et son patriotisme; un enfant du pays qui n'avait pas froid aux yeux, même face à ces lâches obscurantistes des ténèbres de l'heure,lorsqu'ils lui ont mis la corde au cou.. Tout mon respect et ma gratitude Monsieur. Allah yarhmek fil janna.

EL GHEZAL - 04-08-2014 18:03

Je me rappelle d'une discussion avec Feu si Ali Hili il y a quelques années au sujet du manque de spécialistes tunisiens dans certains domaines de la biologie. Je me rappelle aussi de certaines de ses conférences sur les oiseaux, sa passion. Je me rappelle de certains malentendus avec la nouvelle équipe de l'AAO. Je me rappelle de ses écrits "violents" (j'en garde quelques copies) à l'encontre de certains comportements de ministres du temps de Bourguiba (je préparai alors ma thèse de doctorat) et de zaba au sujet du saccage "autorisé" par notamment des émirs du Golfe de la faune sauvage si fragile de la Tunisie. C'était un homme bien je pense. Allah Yarhmou EL GHEZAL

Abdelmajid DABBAR - 09-08-2014 14:32

mes vifs remerciements au Professeur Saïd Nouira pour son témoignage sincère, lui qui a partagé des moments riches en recherches avec feu Ali El Hili aussi bien à la faculté des sciences, sur le terrain, dans les profondeurs de la Tunisie et sur les îles. le 19 octobre 2013 Ali El Hili nous a quitté, mes il reste vivant dans nos mémoires par son patriotisme, son engagement et son militantisme pour la cause écologique et environnementale. que son âme repose en paix.

Dr DJERIDI M. - 11-08-2014 11:17

J'ai connu Sidi ALI dès son arrivée à Tunis en 1967 après une carrière remarquable en France. Il nous enseignait la Biophysique à la faculté des sciences au cours de l'APEM( année préparatoire aux études médicales).Tous ses élèves d'alors peuvent témoigner de sa haute compétence,de sa modestie et de sa totale disponibilité pour ses élèves. Je l'ai connu de plus près par alliance vers la fin des années 70 et je suis encore abassourdi par son patriotisme,son amour pour son travail et pour l'environnement et surtout pour son énergie débordante jusqu'au dernier mois de sa vie alors qu'il se savait condamné à cous terme. Comme directeur de l'enseignement supérieur il a jeté la base d'un enseignement de haut niveau qui tient compte des réalités et des besoins du pays.(je me souviens qu'au cours de ma 2ème année de médecine nous avons dû passer sans rechigner un stage de 30j dans les mines de Mdhilla au cours des vacances d'été à 40° de température ) Il n'a jamais couru derrière la gloire ou les postes politiques (pour l'histoire il a été un des rares à refuser un portefeuille ministériel du temps de Bourguiba). Il aurait vécu plus pour son travail et pour son éternel hobby l'environnement que pour sa famille. Les autorités ne lui ont pas encore signifié leur reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour notre pays. Nos rues portent encore les noms de nos colonisateurs !!! Ne mérite -t-il pas une rue ou une place à son nom !!!

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