News - 25.06.2014

Gouvernement d'union nationale pour nos cinq prochaines années

Malgré les nombreux obstacles dressés sur son parcours récent, la Tunisie a surpris le monde avec sa révolution, ses premières élections démocratiques, sa lucidité et son réalisme, son sens du dialogue et du compromis, avec sa nouvelle constitution et la bonne continuation de sa transition paisible.

Avec les successions de difficultés, de maladresses et de fautes depuis 40 mois, on a cru pendant longtemps que la Tunisie continuerait à promettre au reste du monde un modèle de démocratie pour le monde arabo-musulman sans pouvoir le prédéfinir ni le réussir pour elle-même.

Seulement, à chaque imprévu ou à chaque nouvelle épreuve, la Tunisie surprend avec sa faculté de reprendre le chemin du progrès avec sagesse.

A quelques mois des prochaines élections, des leçons de l’expérience tunisienne semblent déjà pouvoir être tirées à partir des vécus de la majorité comme de l’opposition depuis 2012.

Si la majorité simple (51%) permet de bien gouverner dans une démocratie mature, elle semble bien insuffisante dans une démocratie naissante. La bipolarisation peut être fatale à une démocratie naissante. En effet, les 49% d’opposition ont prouvé qu’ils pouvaient infléchir voire bloquer l’avancement du processus démocratique engagé, ça a été le cas en Tunisie comme en Egypte.

Et la leçon qui semble se dessiner de l’expérience tunisienne serait déjà à appliquer pour la prochaine législature. Nos démocrates voudraient gouverner avec une majorité large, dans la mesure du possible, avec un gouvernement d’union nationale réuni autour d’un programme partagé.

Les élections législatives devraient alors départager les partis et les premiers pourront choisir leurs alliés pour gouverner dans une coalition élargie au-delà des 51% nécessaires, sous réserve que tous les membres de la coalition acceptent un programme commun.

Bien entendu, il ne serait pas nécessaire d’aller chercher les extrêmes au cas où la convergence autour d’un programme s’avèrerait difficile mais le grand centre devrait pouvoir converger autour d’un programme focalisé sur l’intérêt de la nation.

Des questions resteraient alors posées:

  • Les démocrates tunisiens réussiraient-il dans la continuité du dialogue national à renforcer la nouvelle légitimité électorale par une légitimité de concorde nationale autour d’un programme qui réunirait une nouvelle majorité large?
  • la nouvelle majorité serait-elle une majorité des 2/3 ou des 3/4?
  • La prochaine coalition nécessiterait-elle un quartet ou un quintet ?

L’avenir nous le dira mais la Tunisie irait définitivement plus loin en étant gouvernée au centre, en conciliant une bonne partie de sa droite et une bonne partie de sa gauche.

Mounir Beltaifa

 

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