News - 03.03.2014

Le casse-tête financier du gouvernement Jomaa : où trouver 4 milliards de dinars?

S’il n’a pas eu le temps de tout dire lors de son interview télévisée lundi soir, Mehdi Jomaa avait brossé samedi devant les dirigeants de partis un tableau peu reluisant de la situation économique et financière. La croissance n’a été que de 2.6% au cours de l’année 2013, selon les premières estimations alors qu’on a comptabilisé sur 4%. En même temps, on enregistre une baisse de l’investissement qui est passé de 24% du PIB en 2010 à 20% seulement en 2013. Par ailleurs, la productivité a enregistré une nette détérioration se situant à -0.4, en 2013.

Cette faible croissance a été à l’origine d’un creusement du déficit budgétaire qui est de 6.1 en 2013, entrainant une hausse de la dette publique qui est passée de 40% du PIB en 2010 à 49% selon les prévisions pour 2014.

Le problème le plus aigü est sans doute le gap de financement pour l’année en cours qui doit se situer entre 3.5 et 4 milliards de dinars. Expliquant les difficultés économiques que connaît actuellement la Tunisie, le chef du Gouvernement a mis l’accent sur deux aspects concomitants. Le premier est l’essoufflement du modèle économique bien avant la révolution, qui s’est traduit par l’accroissement du chômage et  l’aggravation des disparités régionales. Le second relève des dérapages post-révolution et particulièrement la place prise par la consommation et la compensation dans la dynamique de croissance au détriment de l’investissement. C’est ainsi que les dépenses de compensation ont connue une croissance de près de 246% sur les trois dernières années, alors que les investissements ont enregistré une dynamique de croissance moindre qui s’est limitée à 11%.

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