News - 01.02.2014

L'hommage - tardif- des Hammam-Lifois à Slaheddine Bey

Sur proposition du Club local, le stade municipal d'Hammam-Lif devra porter, après sa réouverture en mars prochain, le nom de Slaheddine Husseini. Un hommage à la fois modeste et tardif à l'homme qui a créé le premier club professionnel en Afrique en 1944 et en a fait le plus titré des clubs tunisiens pendant la première moitié du 20ème siècle. Une dizaine de titres entre 1946 et 1956. Les Tunisiens qui ont vécu cette période doivent se souvenir de cette « dream team »  qui domina le football national pendant une décennie grâce à  sa pléiade de vedettes venues d'Algérie (Ben Tifour, Laribi, Krimou, Abdelkader), de Libye (Zgouzi, Abdesselem, Abdelhafidh), d'Italie (Chiarenza) et de Malte (Fanfan Cassar), en plus des joueurs tunisiens (Hamouda, Mejri etc.). Après avoir débauché Moncef Klibi de l'Espérance, le prince avait même tenté d'acheter Larbi Ben Barek, surnommé la perle noire, qui était considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde. 

Slah Bey, comme l’appellent  les Hammam-Lifois, n’était pas seulement un dirigeant sportif en avance sur son . temps. Il était aussi un grand entraîneur (c'était lui qui entraînait l'équipe avant de la confier à l'entraîneur anglais, Georges Berry qui venait d'offrir à Lille son premier titre de champion de France), mais également, le pionnier de…l’aviculture moderne en Tunisie. Dans les années 60, on faisait visiter son centre avicole d’Al Habibia qui relevait du défunt OMVVM, à tous les hôtes illustres de la Tunisie. C’est ainsi qu’en 1965, Bourguiba qui était accompagné de son hôte, le roi Hassan II a été surpris d’apprendre que  le directeur de ce centre-pilote n’était autre que le fils du dernier Bey de Tunis, renversé  huit ans plus tôt. Impressionné par cette réalisation, le monarque marocain proposa à son directeur de s’installer au Maroc, moyennant  un salaire mirobolant. Mais le prince déclina l’offre, attaché qu'il était à son pays, même s'il n'avait pas oublié le traitement que la république a fait subir aux siens et à lui-même. 

Lorsque, en juillet 2001, le club remporta la Coupe de Tunisie face à l'Etoile du Sahel grâce à un petit but,  les joueurs se rendirent au domicile de Slah Bey pour lui remettre le trophée. L'ancien dirigeant du CSHL leur rappela que "son Hammam-Lif à lui" avait battu l'Etoile par 8 à 0, en 1954. Quelques décennies plus tard, les Etoilistes prirent leur revanche en disposant du même club sur le score de 7 à 0. Il est vrai que le Hammam-Lif des années 2000 n'avait rien à voir avec celui des années 50.

 

                                                                                                                                                                                           Hédi Behi
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