L'Union Pour la Tunisie vit-elle ses derniers jours?

La réunion ce mardi de la haute Instance de l’Union Pour la Tunisie qui regroupe les premiers responsables des cinq partis membres a confirmé ce qu’on savait déjà, à savoir l’existence de dissensions entre, d’une part Nidaa Tounès et d’autre part, El Joumhoury et El Massar. Des griefs  de part et d'autre s'étaient accumulés ces derniers mois au point de rendre la rupture inévitable. Certes, le divorce n’est pas encore consommé, mais on n’en est pas loin, car pour le moment aucun parti ne veut en prendre l'initiative. 

Dans une déclaration à Assabah news,  le secrétaire général d’El Joumhoury, Issam Chabbi a révélé que «la réunion a permis de s’arrêter sur certaines questions qui faisaient problème au sein de l’Union et du Front du Salut et sur les divergences entre toutes les parties». Néanmoins, il a été décidé de conserver «les relations institutionnelles entre les composantes de l’UPT tout en tenant compte des spécificités de chacune d’elles et de la nécessité de poursuivre les concertations tout en se gardant de prendre la moindre décision ou initiative au nom de l’Union sans en référer à ses composantes». Au cours de la réunion, El Joumhoury et El Massar ont également rejeté la proposition de Béji Caïd Essebsi de créer le Haut-Conseil D'Etat, la jugeant contraire à la feuille de route. C'est en quelque sorte, la réponse du Berger à la Bergère. Nida ayant dénoncé l'appui donné par le parti de Néjib Chabbi à la cadidature de Mestiri à la présidence du gouvernement.

Cette crise, la plus grave que traverse l'UPT depuis sa création, était  déjà inscrite en filigrane dans le communiqué d'El Joumhoury et El Massar,  publié il y a quelques jours en réaction à la la réunion du Front du salut qui s'était tenue en l'insu des deux partis qui en sont membres. Ces derniers s'en sont  pris au Front et essentiellement à Nida et le Front populaire sur un ton particulèrement virulent, se déclarant en désaccord total avec le contenu du contenu du communiqué. 

Il faut dire qu'entre BCE et Chabbi, le courant n'est jamais passé. Outre l'incompatibilité d'humeur, ils convoitent le même poste, celui de président de la république. Le président d'El Joumhoury n'a pas, non plus jamais pardonné  à Caïed Essebsi d'avoir reçu en grandes pompes les transfuges de son parti (Issam Chabbi avait alors parlé d'une initiative de mauvais goût). L'un et l'autre avaient à une certaine période de  bonnes raisons de s'allier, le premier pour briser son isolement, le second pour retrouver son souffle et reconstruire son parti après les dizaines de défections qu'ils a connues. Ce n'est plus le cas pour Nida Tounès qui se peut se permettre aujourd'hui de faire cavalier seul.

                                                                                                                                                                                      Mustapha