News - 21.11.2013

Tarak Dhiab souhaite des sanctions de la FIFA...pour réformer le football tunisien

Sa religion est faite. Tarek Dhiab est décidé à intervenir dans la composition de la Fédération tunisienne de football quitte à s’attirer les foudres de la FIFA. ll appelle même de ses vœux un gel de 4 ans de toute activité footballistique sur les plans national, continental et international «pour avoir le temps de réformer le football tunisien». Reste à savoir si notre football pourra se relever après un gel aussi long. Le ministre avait été déjà « rappelé à l’ordre » par la FIFA, lorsqu’il avait menacé de dissoudre la FTF à la suite de la défaite de l’équipe nationale de football devant le Cap vert en septembre dernier.  

Il faut dire que Tarek Dhiab est devevenu un habitué de ce genre d'incartade. Depuis près d'un an, la fédération d’Athlétisme est sous le coup d’une suspension de la fédération internationale d’athlétisme pour les mêmes motifs. Sur sa lancée, il devrait aussi s’en prendre à la fédération de basketball après la participation décevante de notre sélection aux derniers championnats africains de basketball et à la plupart des autres disciplines sportives. Car la Tunisie, aujourd’hui,  n’a pas mal seulement à son football, ni à son sport d'une manière générale. Elle a mal à sa classe politique, à son ANC, à son économie, à ses finances, à sa culture. Et ce ne sont pas les quelques succès glanés ici ou là qui vont faire illusion. Notre football a finalement subi, au même titre que la plupart des activités du pays, le contrecoup de la  crise multidimensionnelle qui le secoue depuis trois ans. Et puis, pourquoi dramatiser alors notre football a connu des heures bien plus sombres dans le passé. On n’est pas près d’oublier l’élimination de l’équipe nationale au premier tour de la Coupe d’Afrique de 1994 organisée par la Tunisie, les défaites humiliantes face à l’Algérie aux éliminatoires de la Coupe du Monde en 1982 et bien d’autres déconvenues, sans que cela ait porté à conséquence. Cela  a-t-il échappé au ministre ? A moins qu’il n’ait des comptes personnels à régler avec la FTF, car on s’explique mal cet acharnement qui tourne à la monomanie contre une fédération qui n’a pas le monopole des mauvais résultats.

En dernière analyse, pourquoi faire toute une histoire à propos des résultats décevants de notre onze national, alors que les victoires ne sont pas la finalité du sport. Avant d'être un jeu, le football, comme toutes les diciplines  est un facteur d'intégration et de cohésion sociale. Cela, le ministre semble malheureusement l'ignorer. Enfin a-t-on jamais vu un ministre souhaiter une sanction internationale pour pouvoir  mener à bien une réforme? Décidément nos ministres n'ont pas fini de nous étonner. Si Tarek Dhiab avait eu cette réaction il y a un an, on l'aurait mise sur le compte de l'inexpérience. Aujourd'hui, on repense au principe de Peter.

Hédi
 
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