News - 01.11.2013

Désignation du chef du gouvernement : toujours pas d'accord

A  moins de vingt quatre heures de l’annonce prévue du nom  du prochain chef du gouvernement, et alors que l'armée et les forces de sécurité accentuent leur pression sur les terroristes dansla région de Sidi Bouzid, aucun accord n’a pu être réalisé sur le choix du successeur de M. Laarayedh. Bien qu’une majorité s’était dégagée ce vendredi  en faveur de Mohamed Ennaceur (Ennaceur aurait eu 14 voix contre 4 pour Mestiri selon Shemsfm), Ennahdha s’est prononcée pour Ahmed Mestiri  après avoir annoncé qu’elle s’abstenait  de proposer un candidat. Une volte face qui risque de remettre en cause le timing prévu par la feuille de route. Comme les décisions sont prises par consensus, il faut que les 4 voix se reportent sur le nom de Mohamed Ennaceur. Une séance de la dernière chance devait se tenir dans l’après-midi pour parvenir à un consensus. A cet égard, le recours à un troisième homme, en l'occurrence, Mustapha Kamel Nabli n'est pas exclu.

On aimerait ne pas envisager un échec, car ce serait donner un mauvais signal aux Tunisiens qui ont hâte de voir se constituer ce gouvernement de compétences dont on leur a dit qu’il pourrait constituer la planche de salut pour  le pays. Le parti islamiste prendra t-il le risque  de faire capoter le Dialogue national? A moins d’un revirement du mouvement ou d’un retrait de M. Mestiri, ce serait l’échec dont Ennahdha assumera la responsabilité, d’autant plus que le Dialogue va connaître des moments plus difficiles. Car après la désignation du chef du gouvernement, il y aura la nomination des ministres et là, il faudra s’attendre à des discussions à n’en plus finir. Ensuite, il y a cette nouvelle exigence  d’Ennahdha qui risque de mettre le feu aux poudres : les  nominations devront être approuvées par l’assemblée qui est selon les propres termes de Ameur Larayeedh « la source de la légitimité ». Auquel cas, ce serait l'échec annoncé. Une dure bataille juridique  en perspective dans une assemblée dont les membres ont prié  dernièrement pour l'échec du Dialogue. En tout cas, on peut faire confiance au «Mouvement» pour développer  toutes les arguties qu’il faudra et aux élus du CPR, du mouvement Wafa and Co de faire étalage de tout leur savoir-faire pour étouffer dans l'oeuf le nouveau gouvernement. Ce serait alors le retour à la case départ, probablement la fin du dialogue et la porte ouverte à tous les aventurismes.

Mustapha