News - 11.10.2013

Nabli: la relance doit se faire par l'investissement et non par la consommation

Invité, jeudi,  par l’Association de Coopération Économique entre la France et la Tunisie, présidée par Riadh Kraiem, très actif localement, l’ancien gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli a brossé un tableau très sombre de l'économie tunisienne. De prime abord, il énuméré une série d’indicateurs macroéconomiques alarmants:

  • Entre 2010 et 2013, les dépenses publiques ont augmenté de 65% en dehors des charges des dettes, alors que la production n’a progressé que de 15% à peine, pour cette même période. L’aggravation des dépenses s’explique par l’augmentation des dépenses salariales (+ 50%) et la hausse des subventions (50%).  Concernant les dépenses salariales : trois raisons expliquent la hausse : Les nouvelles embauches, l’augmentation des salaires et l’intégration des anciens détenus politiques dans la fonction publique.
  • Pire encore, le gouvernement continue à financer le déficit par les emprunts et les privatisations.
  • C’est la consommation et l’endettement qui ont soutenu jusqu’à présent la croissance économique : ce choix s’essouffle aujourd’hui. Et l’appareil économique et la situation de surendettement des ménages ne permet plus un tel choix.
  • La croissance doit être soutenue par l’investissement.

1/ Les choix proposés

  • Action fondamentale : maîtrise de la situation politique pour rétablir la sécurité et la sérénité condition sine qua non pour la reprise de l’investissement intérieur et extérieur.
  • Maîtrise des équilibres macroéconomiques par la baisse des dépenses publiques et une rigueur salariale.
  • Faire face à l’instabilité sociale : œuvrer pour les développements régionaux et entreprendre une politique ambitieuse pour la baisse du chômage.
  • Les subventions et les dépenses concernant la caisse de compensation sont inefficaces, inéquitables et coûteuses
  • Lutter contre l’économie informelle
  • Une réforme du système fiscal s’impose
  • Un plan d’investissement public est nécessaire :  la relance doit se faire par l’investissement et non par la consommation

2/ informations diverses

  • Le FMI est en négociation avec les autorités tunisiennes pour l’assainissement des comptes publics
  • Les dossiers des hommes d’affaires interdits de voyager : Il le juge très obscur
  • Il se déclare libéral mais pour un rôle régulateur de l’Etat.

Dr. Ezzeddine Ben Hamida
Professeur de sciences économiques et sociales
et chroniqueur