News - 19.05.2013

Ce que la Banque mondiale demande à la Tunisie pour lui prêter 500 M$

Sollicitée pour un prêt de 500 millions de dollars, la Banque mondiale continue à faire « la fine bouche ». Sans en faire des exigences formelles, elle aligne en fait une série « d’attentes », notamment pour  ce qui est de l’audit des banques publiques, du nouveau Code des Investissements, de la réforme fiscale et de celle de la politique des changes. La Banque s’impatiente de voir des auditeurs désignés pour procéder à l’audit des trois banques publiques tunisiennes à savoir la STB, la BNA et la BH. Selon le calendrier initial, l’opération aurait dû commencer au plus tard en avril dernier pour se terminer avant la fin de l’année. Des difficultés de procédures ayant surgit a niveau de la Commission supérieures des marchés, le gouvernement semble opter pour des dispositions qui l’autorisent à passer directement les contrats, comme l’a laissé entendre le ministre des Finances, Elyès Fakhfakh.

Pour ce qui est du Code des Investissements, la position de la Banque mondiale est idéologique : plus de distinction entre investisseurs locaux et étrangers, un même régime pour tous. Prise entre nivellement par le bas et convergence, la Tunisie qui se déclare encore pas prête pour la levée de cette séparation, préfère une démarche progressive, dans un sens de convergence. Quant à la réforme fiscale, les travaux consultatifs ont démarré mi-mai courant et doivent aboutir à des états généraux prévus en octobre prochain.
 
Reste la réforme de la politique de change censée consacrer une libéralisation totale du dinar et l’ouverture du marché obligataire aux étrangers, au-delà des 20% actuellement en vigueur. Le gouvernement estime, selon des sources interrogées par Leaders, qu’un changement en bloc reste difficile à faire, optant pour une flexibilité accrue.
 
La Tunisie compte beaucoup, pourtant, sur ce prêt de la Banque mondiale, de plus en plus urgemment indispensable, pour boucler les ressources extérieures nécessaires à son budget pour l’année 2013. Sur des besoins en capitaux extérieurs de près de 5 milliards de dinars, seul le prêt du FMI d’un montant de 2.7 milliards de dinars est pour le moment assuré. La Tunisie demeure en effet dans l’attente de la confirmation de la Banque mondiale (500 millions de dollars), de la BAD (500 millions de dollars) et de l’Union européenne (200 millions d’euros).
 
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