News - 15.05.2013

Il a la trentaine et déjà il se prévaut «d'une expérience de dix ans dans le domaine de l'islam»(sic)

Il s'appelle Bilel. Il a la trentaine et déjà il se prévaut d’une expérience de dix ans dans le domaine de l'islam (sic). Invité lundi de l’émission de Moez Ben Gharbia, il a fait étalage de ses talents de debater mettant sous l’éteignoir et l’animateur et les invités qui ne sont pas pourtant nés de la dernière pluie. A un moment donné, on s’était même pris à regretter de le voir mettre une telle fougue au service d’une cause aussi discutable. 

Il est toujours intéressant de faire appel à des personnages aussi rompus aux joutes oratoires à condition de mettre en face d’eux des invités versés dans les sciences islamiques et l’histoire  de l’islam politique. C’était sans doute le cas, lors de cette émission. Mais alors comment expliquer qu’il ait pu dominer à ce point les débats, se payant le luxe,  à plusieurs reprises, de prêcher le public avant d’inviter « tous les Tunisiens à prendre part au meeting d’Ansar Achcharia », malgré les rappels à l’ordre quelque peu timides, il est vrai, de l’animateur.

Tout se passe comme si les autres invités étaient tétanisés devant un tel aplomb de la part de leur interlocuteur. Pourtant, face à son discours de haine, sa version fantaisiste des évènements du Chaambi (ils auraient été, selon lui, montés par des services étrangers), il fallait se montrer d'autant plus offensif que les thèses qu'il a développées étaient peu crédibles. Au lieu de quoi, on a adopté un profil bas avec des phrases du genre «vous avez le même âge que mon fils...». La démarche s'est révélée contre-productive.

Une remarque enfin : je ne m'explique pas la propension de la plupart des chaînes à inviter des extrêmistes. Est-ce pour céder à la dictature du BUZZ ?

Mustapha

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