News - 13.05.2013

Ouided Bouchamaoui:«La démocratie n'a pas de sens sans une économie forte»

En présence des trois présidents, et d’un aréopage d’hommes politiques et d’hommes d’affaires réunis samedi  11 mai, à l’invitation de l’UTICA , Ouided Bouchamaoui, a tenu à brosser un tableau bien sombre de la situation économique avant d’appeler à «un retour rapide de l’activité économique à son rythme normal», soulignant que c’est «une question de vie ou de mort ». Les trois présidents avaient choisi avant tout de rassurer, ce qui a valu à deux d'entr'eux quelques huées (pour Laarayedh lorsqu'il s'est mis à égréner les bons chiffres de l'économie tunisienne) et une interpellation sur le retard mis dans la rédaction de la constitution (pour Ben Jaafar). Bouchemaoui, elle, a choisi le parler vrai, pour le plus grand bonheur des hommes d'affaires séduits par sa franchise.

«La démocratie n’a aucun sens lorsque la situation économique est mauvaise ou quand un citoyen modeste est incapable de subvenir à ses besoins les plus élémentaires pour une raison ou pour une autre. Il n’y a pas de démocratie, sans une économie forte», s’est-elle écriée, déplorant au passage, le manque d’intérêt pour la chose économique comme en témoigne le peu de place accordé à ce dossier dans les débats au profit de sujets subalternes», avant de s’interroger : «Le moment n’est-il pas venu de revoir nos priorités  loin des intérêts étriqués (...)car notre véritable combat, il est contre le chômage, la pauvreté et la marginalisation», avant d'ajouter: «ce dialogue est  peut-être notre dernière chance pour réformer ce qui peut l’être avant qu’il ne soit trop tard». Et la présidente du patronat tunisien de faire l’inventaire des maux de notre économie : « les grands projets qui sont en panne», «la contrebande qui est en train de prospérer, alimentant l’économie informelle qui a pratiquement investi tous les secteurs et entraînant la fermeture de nombreuses usines avec toute les conséquences qu’on peut imaginer sur l’emploi et l’investissement, les trafics d’armes, le déséquilibre régional».

Mme Bouchamaoui a rappelé que l’UTICA  avait, à plusieurs reprises, attiré l’attention sur la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays du fait de ses répercussions sur le climat des affaires en Tunisie. «Certains nous avaient alors critiqués, nous reprochant notre «catastrophisme». Or voilà que les évènements  du Chaambi sont venus confirmer nos craintes et renvoyer au monde entier des images effroyables de notre pays qui auront certainement des retombées catastrophiques si nous ne parvenons pas  à stopper  le cycle de la violence».

La présidente de la centrale patronale a fait remarquer que l'insécurité ainsi que la situation politique instable ne sont pas de nature à encourager les investisseurs étrangers à venir en Tunisie, appelant de ses voeux l'annonce de dates précises pour les élections et la rédaction de la constitution qui contribueront à mettre fin à l'incertitude et la crispation qui caractérisent la vie politique». Elle a enfin dénoncé la campagne de dénigrement contre les hommes d'affaires, présentés comme «des suceurs de sang», oubliant leur rôle historique dans l'édification de l'Etat.

Au cours de cette réunion, M. Radhi Meddeb a présenté «le cadre général» de cette journée, alors que le vice-président de l'UTICA, Hichem Elloumi a proposé «une stratégie rapide pour permettre à l'économie de reprendre son souffle puis son rythme».

 

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