News - 22.02.2013

C'est parti, le gouvernement Ali Larayedh est en gestation

Liseuse rouge estampillée en dorure des armoiries de la République sous le bras, le nouveau chef du gouvernement, Ali Larayedh est sorti vendredi à 16h20 du Salon Doré où l'avait reçu le président Marzouki avec sa lettre de mission. L’air soucieux, conscient qu’il est de ce qui l’attend, il se dirige vers la grande salle du palais de Carthage faire sa déclaration à la presse.

Ses propos sont protocolaires : remerciement d’abord au chef de l’Etat « pour sa confiance et son appui », à son prédécesseur, Hamadi Jebali, « pour son haut sens de la responsabilité » et à ceux qui ont placé en lui leur confiance ». Annonce, ensuite, des consultations, en soulignant sa volonté d’aboutir à former « un gouvernement pour tous les Tunisiens », en espérant qu’il « bénéficiera de l’acceptation de tous ». Et expression de sa pleine conscience du poids de la responsabilité qui lui échoit désormais.

Larayedh réservera l’évocation des priorités nationales à une autre déclaration, mais souligne que le pays a grandement besoin des efforts de tous : présidence de la République, Assemblée nationale constituante, gouvernement, partis, société civile… ». Il n’en dira pas plus, s’excusant auprès des journalistes de s’en tenir à cette déclaration préliminaire.

Les accords conclus tiennent-t-ils toujours?

Elu vendredi à 2h30 du matin par le Conseil Echoura pour être le candidat d’Ennahdha à la succession de Jebali, Ali Larayedh avait commencé sa journée, tôt le matin à son ministère, avant d’aller participer à une ultime réunion chez Rached Ghannouchi. Se préparant à se rendre à Carthage présenter la candidature de Larayedh, le chef d’Ennahdha avait réuni autour de lui Noureddine  Behiri, Abdelhamid Jelassi et Sahbi Attig, pour les dernières mises au point. Le président d’Echoura, Fathi Ayadi l’accompagnera chez Marzouki.

Deux semaines après l’assassinat de Chokri Belaid et du profond séisme que ce meurtre a provoqué, marqué notamment par la décision de Jebali de dissoudre son gouvernement pour constituer un cabinet de technocrates, sans pouvoir rallier son parti et la classe politique à son initiative,  la Tunisie se retrouve, avec un nouveau chef de gouvernement. Les consultations reprennent. Sur quelles bases ? Nul ne s’y prononce clairement. Les accords conclus lundi soir lors de la rencontre des représentants d’une dizaine de partis autour de Jebali tiennent toujours ? Jebali parti, tout semble remis sur la table des négociations.