News - 09.02.2013

Tunisie: « La Grande Muette » sort de son silence

Bien qu’il soit à la tête du ministère de la défense depuis plus de deux ans, Abdelkrim Zbidi n’a jamais accordé la moindre interview. Une attitude qui jure avec celle de ses collègues qui passent l’essentiel de leur temps sur les plateaux de télévision et les studios de radio, ce qui s’est répercuté sur le rendement du gouvernement. Mais, s’il s’est résolu à rompre son silence, c’est qu’il avait de bonnes raisons de le faire.

La scène se passe vendredi soir. sur Nessma Tv. Invité de l’émission, Hédi Abbès, le secrétaire d’Etat (CPR) explique que le  président de la République qui est fondateur du présiden d'honneurt du même parti a donné ses « instructions »  à l’armée pour sécuriser les funérailles du martyr, Chokri Belaïd. Puis il apporte des précisions sur la position  de son parti sur le gouvernement de technocrates.Il est aussitôt interrompu par  L’animateur qui annonce  que le ministre de défense veut intervenir : on lui ouvre l’antenne. Abdelkrim Zbidi a été choqué par la façon dont le secrétaire d’Etat a présenté l'information àla sécurisation des funérailles. "L’armée n’agit pas sur instruction",  et s’il y en a, c’est au président de  le dire et non à un secrétaire d’Etat, de surcroît, porte-parole du CPR. Sur un temps ferme, le ministre, rappelle que l’institution militaire entend rester à égale distance de tous les partis.

Hédi Ben Abbès se répand en excuses, jurant ses grands dieux qu’il  n’était pas dans son intention d‘instrumentaliser l’armée à laquelle il rend hommage. M. Zbidi insiste quand même sur la nécessité de maintenir l’armée à l’abri des tiraillements politiques. Les journalistes présents profitent de cette aubaine, pour poser des questions concernant les campagnes de dénigrement dont  l’armée fait l’objet  parfois, sur le danger terroriste. Le ministre regrette ces campagnes, regrettant l’exploitation politique des procès intentés contre ceux qui cherchent à porter atteinte  à l’honneur de l’armée, mais refuse de répondre à la deuxième question, invoquant l’obligation de réserve à laquelle il est tenu.
 





 

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