News - 06.02.2013

Elyes Jouini: Face au crime ignoble...

Face au crime ignoble commis sur Chokri Belaïd mes premières pensées attristées et indignées vont à sa famille, à ses proches ainsi qu’à sa famille politique. Je leur présente à tous mes plus sincères et mes plus vives condoléances.

J’adresse également mes condoléances à l’ensemble des acteurs politiques et à l’ensemble de nos concitoyens car aujourd’hui un pas a été franchi dans l’horreur : la violence et la terreur ont tenté de prendre en otage la transition démocratique en cours qui, malgré les divergences, malgré les hésitations, les reculades, les atermoiements et souvent même la mauvaise foi,  avait su rester exemplaire en ce qu’elle s’articulait essentiellement autour d’un débat certes houleux, certes à la fois cacophonique et inaudible mais un débat tout de même entre politiques, entre politiques et société civile, entre société civile et militants. 
 
Bien sûr, ce n’est pas la première fois que la violence s’invite sur la scène du débat mais jamais, me semble-t-il, elle ne s’était exprimé sous cette forme : la volonté délibérée d’éliminer un homme, une voix, une conscience !
 
Face à ce crime ignoble, face à cette infamie, j’appelle l’ensemble des acteurs politiques à la responsabilité, j’appelle à un sursaut républicain ! 
 
L’heure n’est pas aux accusations et aux imprécations qui attiseraient la haine et la violence !
 
L’heure est plutôt à une condamnation claire, ferme et sans ambiguïté de la violence par l’ensemble des acteurs politiques.
 
J’appelle l’ensemble de la classe politique à se dresser et à condamner la violence avec toute la fermeté qui s’impose ! C’est un devoir pour tous les démocrates !
 
Quant au gouvernement et aux partis de la coalition au pouvoir, leur devoir est de condamner mais également d’agir avec la plus grande fermeté et la plus grande détermination afin d’identifier et de neutraliser les coupables et leurs commanditaires. 
 
Ils ont la lourde responsabilité de mettre un frein à la violence afin d’éviter que cette dernière ne se transforme en une marée capable de couler  tout le pays.
 
Si ce fardeau est jugé trop lourd il est alors de leur responsabilité d’appeler à et de mettre en place de toute urgence les conditions pour une Union Nationale.
 
Quelle que soit la voie qui sera choisie, ils en seront responsables devant le peuple tunisien qui leur a donné la légitimité des urnes ainsi que devant l’Histoire. 
 
Elyés Jouini
 
Tags : chokri belaid   Tunisie