News - 30.12.2012

Le retour en douceur de Hamouda Ben Slama

Accord conclu samedi en début d’après-midi à la Kasbah sur la composition de la commission mixte formée par le gouvernement et l’UGTT pour enquêter sur les évènements survenus le 4 décembre, place M’hammed Ali, devant le siège de la centrale ouvrière. Co-présidée par Abdellatif Mekki, ministre de la Santé et Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, elle comprend notamment :

  • Hamouda Ben Slama (ancien ministre et parmi les fondateurs de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme)
  • Béchir Ferchichi (professeur universitaire et avocat)
  • Ahmed Soueb (Juge au tribunal administratif)
  • Mehdi Grissia (Juge au tribunal administratif)
  • Amor Tounekti (Magistrat à la Cour des comptes)
  • Chafik Sarsar (Enseignant universitaire)
  • Mohamed Guesmi (Enseignant universitaire)
  • Mokhtar Trifi (Avocat et ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme).
Dès ce lundi matin, la commission d’enquête tiendra sa première réunion pour convenir des modalités opérationnelles de sa mission. Un siège et un secrétariat seront mis à sa disposition.
 
La composition de la commission remet sous les feux de la rampe, Dr Hamouda Ben Slama, qui a préféré rester discret depuis la révolution, sans faire prévaloir son parcours de militant des Droits de l’Homme et son engagement dans l’opposition. Proche d’Abdelfettah Mourou et entretenant d’étroites relations avec Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali et d’autres dirigeants du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI) avant sa transformation en Ennahdha, il avait participé, au lendemain du 7 novembre 1987, aux contacts établis entre le MTI et le pouvoir, dans un esprit d’apaisement devant aboutir à un pacte national.  Prenant part aux tentatives de réalisation des réformes politiques, il a été, tour-à-tour, Secrétaire d’Etat à la Santé puis Ministre de la Jeunesse et de l’Enfance, d’avril 1988 à février 1991. Ben Ali ayant décidé la rupture avec les Islamistes et le recours à un « traitement sécuritaire », Ben Slama a quitté le gouvernement et refusé un poste d’ambassadeur. 
 
Tout au long des années de braise, il était resté fidèle à ses amis et et son engagement au sein de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme dont il avait cofondateur au côté de feu Hassib Ben Ammar, en mai 1977. On s’attendait à le voir, après la révolution, au gouvernement, mais il a préféré, semble-t-il, « rester utile en rapprochant des courants de pensée et des formations politiques, tout en gardant son indépendance», comme le souligne l’un de ses proches. 
 
Sa participation à la commission d’enquête UGTT-Gouvernement lui remet le pied à l’étrier. Pour une mission provisoire ou plus si affinités ?