News - 06.04.2009

Que font les "X" de Tunisie ?

Pour ceux qui ne le savent pas, les "X" sont les polytechniciens de France. Ces étudiants réputés pour leur génie et leur vaste réseau ont gagné ce surnom grâce à leur sigle en forme de X. Les "X" deviennent, après l'obtention de leur diplôme, des scientifiques de réputation internationale, des dirigeants d'entreprise ou des acteurs clés de la fonction publique. Aujourd'hui, il existe des écoles polytechniques partout dans le monde (Montréal, Lausanne). Beaucoup ignorent, toutefois, qu'il y a aussi l'Ecole Polytechnique de Tunisie ou bien ont peu d'informations sur cette institution. Cette jeune école d'ingénieurs, ouverte en septembre 1994, fêtera cette année son quinzième anniversaire. Elle accueille, en moyenne, les 50 premiers lauréats du concours des écoles préparatoires. Elle a pour objectif selon sa loi de création de les former pour qu'ils "soient à même d'améliorer les systèmes techniques, de suivre et de maîtriser les évolutions des technologies avancées, et d'assumer des emplois de haute responsabilité à caractère scientifique, technique, économique et social, dans les secteurs privé et public".

Le peu de médiatisation qui entoure cette école peut pousser à se demander où en sont donc  les X de Tunisie (ou aussi EPTiens) par rapport à cet objectif?


L'EPT compte actuellement un peu plus de 600 diplômés toutes sections confondues. En effet, la formation de Polytechnique Tunisie est certes généraliste et pluridisciplinaire mais 3 teintes de spécialisation existent au sein de la formation. La majorité des élèves ingénieurs optent pour la spécialité Signaux et Systèmes qui les forme à l'électronique, au traitement de signal et aux télécommunications. On retrouve les diplômés de cette filière principalement dans les sociétés de microélectronique (Telnet, ST Microélectronique, ...) ou de télécommunications (Tunisiana, Sagem,...). Une autre portion des futurs polytechniciens s'oriente vers la section Mécanique et Structures (MEST) où ils se forment pour le domaine du génie civil et pétrolier et trouvent des emplois dans les bureaux d'études tunisiens et les  compagnies pétrolières (British Gas, Serept,...). Le reste des étudiants se dirige vers des études de finance, d'analyse de données et de management dans l'option Economie et Gestion scientifique (EGES), ces dernières ont la côte auprès des banques (BIAT, Amen Bank,...) et les intermédiaires en bourse (Axis Capital).

Toutefois, force est de remarquer que 40% des polytechniciens partent pour l'étranger (USA, France, Canada, Dubaï, ...) principalement pour continuer leurs études en master. Peut-on parler toutefois de fuite des cerveaux ? Pas tout à fait, au cours des trois dernières années, les premières promotions parties commencent à revenir en Tunisie avec de l'expérience en poche pour ouvrir des entreprises et créer de l'emploi. On peut citer en exemple la société IP-Tech offshore créée dernièrement par deux polytechniciens tunisiens.

Najed KSOURI
Polytechnicien, Quantitative Analyst


Liens utiles:

http://www.ept.rnu.tn/
http://www.lepolytechnicien.org/
http://www.adept.org.tn/
http://www.iptech-offshore.net/