News - 10.10.2016

Corps étranger, le nouveau film de Raja Amari, bien accueilli lors de sa première projection à Tunis

L’IFT a accueilli l’avant-première de Corps étranger, le nouveau film de Raja Amari

Jeudi 6 octobre au soir, dans l’immense cour intérieure de l’Institut Français de Tunisie, un public cinéphile et impatient de voir s’ouvrir les portes de l’auditorium. Car la réalisatrice Raja Amari, déjà connue et plébiscitée, en particulier pour Satin Rouge qu’elle a réalisé en 2002, a accouché de son quatrième long-métrage, Corps étranger, dont la projection en avant-première a été hébergée par l’IFT. Le film, dont la sortie officielle aura lieu en 2017, a par ailleurs été soutenu par les ateliers Sud écriture, créés en 1997 par la productrice Dora Bouchoucha avec l’appui du Centre National du Cinéma (CNC) en France, du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI) en Tunisie et de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Un film soutenu par Sud écriture…

La soirée de projection, tenue en présence de l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, et du directeur général délégué du Centre National du Cinéma (CNC), Christophe Tardieu, a été l’occasion pour ces derniers de souligner l’importance de l’apport de ces ateliers aux jeunes auteurs de fiction désirant bénéficier de l’expertise de scénaristes de renom. Conçus pour aider les jeunes auteurs originaires d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et du Moyen-Orient dans la réécriture de leur script, les ateliers Sud écriture sont en effet, de l’avis des jeunes réalisateurs qui y ont participé (lire leurs témoignages : http://www.sudecriture.net/temoignages.php), un lieu de débats passionnés avec les équipes pédagogiques et d’enrichissement mutuel entre les jeunes auteurs.

L’atelier national spécifique au soutien au cinéma tunisien, qui a été mis en place en 2011 avec la contribution, notamment, de l’IFT et du Ministère tunisien de la culture, a par ailleurs vu plusieurs de ses scénarios primés. D’autres ont obtenu des bourses de développement et près de la moitié a vu le jour. C’est en outre dans le cadre d’un cycle de projections d’une sélection de films soutenus par Sud écriture, qui s’est tenu du 5 au 7 octobre, que l’avant-première de Corps étranger a eu lieu.

Et applaudi par la salle

Produit notamment par Dora Bouchoucha, Corps étranger a été chaudement applaudi par une salle comble. La trame aborde la question malaisée de la migration clandestine de jeunes paumés de la révolution tunisienne irrésistiblement tentés de rejoindre les marches méridionales de l’Europe. Avec un focus sur l’expérience peu commune d’une jeune Tunisienne, Samia (jouée par Sara Hanachi), partie rejoindre une connaissance qui a élu domicile à Lyon. Avec, également, la prédominance des séquelles d’une relation frère-sœur déchirante qui structure la psychologie de Samia. Au talent des comédiens (Hiam Abbass, Sara Hanachi et Salim Kechiouche pour ne citer que les principaux), Raja Amari a réussi à ajouter des traits d’humour dans un récit intimiste où, pourtant, crainte de l’avenir et hantise douloureuse du passé soumettent les personnages à un terrible état de tension. Le pari qui consiste à dépeindre les drames de la vie sans sombrer dans un pathos outrancier est donc très largement relevé. Avec toutefois un regret : des thèmes aussi troublants, donc inspirants, que les enjeux de la fuite désespérée et clandestine des jeunes Tunisiens ou le jihadisme (dans lequel le frère de Samia s’était engagé) ne sont étonnamment qu’évoqués comme un donné, alors qu’ils auraient pu servir de prétexte pour étoffer le récit, et donner plus d’épaisseur aux dialogues.

Nejiba Belkadi

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