News - 19.07.2009

Le livre francophone a-t-il un avenir en Tunisie ?

Alors que tous les indicateurs s’alarment de la chute du lectorat en général et du lectorat francophone en particulier, l’ouverture de la librairie Culturel à La Marsa (Zéphyr), aux normes européennes,  annonce-t-elle une bonne augure ou une incertaine aventure ? A 34 ans, Hassen Jaied, le promoteur de la première grande enseigne spécialisée affiche beaucoup de détermination.

« Oui, confirme-t-il à Leaders. Le lectorat tunisien offre un bon potentiel… à condition de savoir le servir. » Sur le millier de bonnes librairies s’égrenant à travers la Tunisie, il faut compter seulement moins d’une centaine, une bonne cinquantaine pour être précis, qui offre le livre francophone, et souvent derrière le comptoir, comme au temps de l’épicerie traditionnelle. La modernité du merchandising n’est pas passée par là.

Indispensable soutien

Seules certaines expériences, menées ici et là tentent vaillamment de résister. D’autres, n’ont connu qu’un éphémère printemps, comme ce fut le cas de Smak (groupe Batam). Souvent, n’étaient-ce les manuels scolaires etrangers et les livres scientifique et technique, la part du livre francophone se serait réduite comme une peau de chagrin.

Quant à de grandes librairies de longue tradition, telles que Clairefontaine et  Al Kitab, elles sont réussi à ouvrir d’autres points de vente (respectivement à La Marsa, El Menzah1 et El Menzah6) et ont essaye d’épouser, autant que se peut, l’ère du temps. Deux autres ont du passer la main : Caliga à El Menzah9 et El Moez, rue El Moez, au Menzah1.

A l’intérieur du pays, les bonnes librairies francophones, le demeurent au prix d’une grande persévérance. Le livre facture subit le double effet du prix français et de l’euro flambant, coute cher. Le lecteur se fait rare et les charges augmentent. Faudrait-il songer à un statut culturel pour les librairies (toutes langues confondues) et prévoir, au titre de la promotion du livre, une indemnité de soutien, à l’instar de ce qui est accorde aux galeries d’art ? L’idée caresse plus d’un et suscite des espoirs.

Quant à Hassen Jaied, évidemment il souhaite fortement que des dispositifs d’encouragement et d’incitation soient rapidement pris en faveur du secteur. Mais, en attendant, il multiplie les initiatives et crée sa marque. « C'est un marché à bon potentiel, souligne-t-il à Leaders. Il faut savoir l'écouter et s'adapter à la demande. Le tunisien aime le livre! »Sa succes story est instructive.
 

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3 Commentaires
Les Commentaires
éditions cartaginoiseries - 20-07-2009 19:38

Il faudrait aussi que les libraires s\'intéressent un peu plus aux éditions tunisiennes !!!!!

JUGURTHA INTERNATIONAL - 27-09-2009 11:42

Les libraires tunisiens, en plus de leur implication dans la vente des livres français, devraient consacrer des rayons aux nouveautés tunisiennes et non les percher au grenier ou les enterrer dans des caves et les sortir à la demande des clients qui les réclameraient...Des rencontres professionnelles devraient se tenir entre libraires et éditeurs tunisiens, car il est inadmissible de ne pas promouvoir les livres tunisiens ni d'aplanir les problèmes liés au recouvrement ... Certaines librairies et parmi les plus cotées de la place mettent plus de 6 mois pour payer une facture!!! Editeurs, imprimeurs et libraires devraient coopérer pour un secteur plus viable en se remémorant que le livre exige plusieurs millions pour être fabriqué et que ces millions mettent parfois plusieurs années pour être rentabilisés...Tous les partenaires devraient être plus sérieux et consciencieux ...Par ailleurs la Direction de la lecture publique devrait conscientiser les uns et les autres, grands à petits, à la nécessité de lire, car lire, c'est s'épanouir...Divers spots télé seraient les bienvenus et ne pas considérer qu'un passage à la télé d'une couverture de livre doive payer des frais de publicité...Cet été presque chaque touriste, dans un hôtel de Hammamet, se bronzait, un livre à la main...Cette vision montre le degré de notre inculture ou acculture...Les Tunisiens qui lisent sur la plage sont considérés comme des espèces rares...très rares, même....

Nejib Ben Nasr - 14-10-2009 05:48

je souhaite avoir la liste des librairies du livre scientifique et technique instalées à Tunis. merci

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